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Il n’y a pas à se dissimuler, comtesse, qu’à défaut de jolie femme, comme vous, une montre est une compagnie. Cette petite machine dont le bruit rythmique a quelque chose des bruits de la vie, semble respirer à vos côtés. Son imperceptible musique scande les mouvements de la pensée et berce quelquefois les ailes du rêve. Que de fois j’ai cru sentir s’accroître ma solitude, quand ma montre, posée sur ma table de travail, s’arrêtait ! Non pas la solitude bénie où la méditation se recueille, mais celle qui vous épouvante, qui vous emplit de mélancolie. J’ai rapporté, il y a quelques années, d’Anvers, une montre Louis XV tout à fait belle, dont la boîte d’argent massif représente en relief l’e********t de Proserpine, une grande scène mythologique avec des femmes nues et longues comme celles
