Je n’avais jamais imaginé que ma vie à l’université prendrait une tournure aussi inattendue. Depuis que j’avais rencontré Clara, il y avait quelque chose d’irrésistible en elle, un magnétisme qui me troublait au plus profond de moi. Chaque mot échangé, chaque regard capturé, semblait graver une marque indélébile dans mon esprit, une marque qui refusait de s’effacer, peu importe mes efforts pour la chasser de mes pensées. Je me surprenais à revivre nos moments ensemble, à analyser chaque détail, à me perdre dans la sensation de sa présence, même en son absence.
Tout avait commencé ce jour où nos chemins s’étaient croisés par hasard au café. Je sortais précipitamment, absorbé par mes pensées, et je l’avais percutée de plein fouet. Le choc nous avait projetés l’un contre l’autre, et l’espace d’un instant, le monde entier s’était estompé autour de nous. Il n’y avait plus que ses yeux, grands et surprenants, qui m’avaient fixé avec un mélange de surprise et de curiosité. Ce brun profond, presque envoûtant, semblait détenir des secrets que je mourais d’envie de percer.
Je m’étais excusé, bien sûr, mais ce n’était pas juste par politesse. Il y avait quelque chose dans son regard, dans la façon dont elle s’était relevée avec cette dignité silencieuse, qui m’avait immédiatement fasciné. Elle n’avait pas haussé le ton, n’avait pas cherché à attirer l’attention sur ce moment embarrassant. Non, elle avait simplement souri, un sourire timide, mais plein de grâce, qui avait immédiatement capturé mon cœur. Ce n’était pas simplement une jolie fille que j’avais heurtée par accident. Non, Clara avait cette aura, cette force tranquille qui émanait d’elle naturellement, comme un rayon de lumière perçant les ombres.
Je me souviens avoir été hypnotisé, incapable de détourner le regard alors qu’elle se dirigeait vers une table pour savourer une tarte. Je l’avais suivie des yeux, comme un papillon attiré par la flamme. Elle s’était assise avec une élégance discrète, presque inconsciente, et j’étais resté là, planté à la regarder, incapable de bouger. Chaque mouvement, chaque geste qu’elle faisait, semblait empreint d’une grâce naturelle. Sa manière délicate de porter la fourchette à ses lèvres, comme si chaque bouchée était un moment de pur bonheur, me fascinait. Elle prenait le temps de savourer chaque instant, chaque sensation, et cette attitude m’avait profondément touché. Elle n’était pas comme les autres.
Il y avait une beauté authentique chez elle, loin des artifices et des prétentions que je connaissais si bien. Clara n’avait pas besoin de maquillage outrancier ou de vêtements sophistiqués pour attirer l’attention. Sa beauté résidait dans sa simplicité, dans cette lumière qui émanait d’elle sans effort. J’étais captivé, et plus je la regardais, plus je me sentais attiré par cette aura de douceur et de force mêlées. Clara était différente, unique, et c’était précisément ce qui me captivait tant.
Les jours qui suivirent, je me surpris à la chercher inconsciemment. Je passais plus souvent au café, espérant la croiser, juste pour la voir, pour ressentir à nouveau cette étrange sensation de calme et de tourmente qu’elle provoquait en moi. Et puis, un jour, je l’avais aperçue dans l’amphithéâtre, assise quelques rangées derrière moi. Mon cœur avait fait un bond dans ma poitrine. Elle était là, dans mon monde, mais elle semblait venir d’un autre univers, un univers bien plus vaste et complexe que celui que je connaissais.
Je ne pouvais m’empêcher de jeter des coups d’œil en arrière, juste pour m’assurer qu’elle était bien là, pour capter son attention, même si je n’étais pas sûr de ce que je voulais lui dire. C’était comme un jeu, une danse silencieuse où je cherchais à me rapprocher d’elle sans savoir comment. Je l’observais secrètement pendant les cours, fasciné par sa concentration, par la manière dont elle semblait absorber chaque mot du professeur avec une intensité presque palpable. Elle avait cette détermination rare, cette force intérieure qui transparaissait dans chacun de ses gestes.
Et puis, il y avait sa beauté, simple et sans artifice, qui contrastait tellement avec les filles que je fréquentais habituellement. Clara n’avait pas besoin de tout cela pour briller. Sa beauté résidait dans la manière dont elle souriait timidement, dont elle détournait les yeux avec une pudeur qui la rendait encore plus désirable. Chaque détail d’elle m’intriguait, chaque mouvement me captivait.
Je me surprenais à imaginer ce que cela ferait de la toucher, de sentir la chaleur de sa peau sous mes doigts, de plonger mon regard dans le sien et de découvrir les mystères qu’elle cachait si bien. Il y avait quelque chose de profondément sensuel dans sa manière d’être, une sensualité discrète, mais irrésistible, comme une flamme dansante dans l’obscurité. Plus je la regardais, plus je réalisais qu’elle ne faisait pas partie du même monde que moi. Nous venions différentes réalités. Elle, avec sa détermination à réussir malgré les obstacles, jonglant entre l’université et son travail au café pour subvenir à ses besoins. Moi, j’avais grandi dans un univers où tout semblait facile, où les défis étaient plus symboliques que réels.
Et c’est justement cette différence qui attisait mon admiration pour elle. Clara ne se laissait pas abattre. Elle travaillait, elle luttait, elle avançait sans se soucier du regard des autres. Il y avait quelque chose d’héroïque dans son attitude, une résilience qui me fascinait. Elle ne cherchait pas à impressionner qui que ce soit, elle faisait simplement ce qu’elle avait à faire, et c’était cela qui la rendait si attrayante à mes yeux.
Puis, il y avait Kéllia. Elle, l’amie d’enfance qui avait toujours été à mes côtés. Je savais depuis longtemps qu’elle éprouvait des sentiments pour moi, mais ces sentiments n’étaient pas réciproques. Pour moi, Kéllia était une amie, rien de plus. Cependant, sa jalousie et sa possessivité avaient toujours été problématiques. Elle voyait Clara comme une menace, et cela compliquait tout. Chaque fois que je parlais à Clara, je pouvais sentir le regard brûlant de Kéllia sur nous, comme un avertissement silencieux.
Elle n’était pas mauvaise, mais son amour non partagé pour moi la rendait imprévisible. Elle voulait protéger ce qu’elle croyait être à elle, et cela la rendait aveugle à tout le reste. Mais ce qu’elle ne comprenait pas, c’était que sa manière d’agir ne faisait que renforcer mon admiration pour Clara. Chaque fois que Clara tenait tête à Kéllia, refusant de se laisser intimider, je ne pouvais m’empêcher de l’admirer encore plus. Clara était forte, déterminée, et elle ne se laissait pas guider par la peur, contrairement à tant d’autres qui cédaient devant l’aura de Kéllia.
C’était une des choses que j’aimais le plus chez Clara. Tout le monde craignait Kéllia, mais pas elle. Clara n’était pas du genre à se laisser dicter sa conduite, et c’était précisément cette indépendance, cette force de caractère, qui me faisait penser qu’elle était bien plus spéciale que toutes les autres. Kéllia ne le voyait pas encore, mais elle ne faisait que précipiter ce qu’elle redoutait le plus. Chaque confrontation, chaque tentative de la rabaisser ne faisait que renforcer mon intérêt pour Clara.
Le soir, allongé sur mon lit, je continuai à repenser à tout cela. Clara avait bouleversé ma routine, changé ma façon de voir les choses. Je ne pouvais pas m’empêcher de me demander où tout cela nous mènerait. Serait-elle la clé pour comprendre quelque chose de plus profond en moi, ou est-ce que cette fascination finirait par s’éteindre, comme tant d’autres avant elle ?
Je n’en savais rien, mais pour l’instant, je n’avais qu’une certitude : je voulais en savoir plus sur elle, sur cette force qui semblait la guider. Et plus je la connaissais, plus je réalisais que Clara était bien plus qu’une simple étudiante croisée au hasard. Elle était un défi, un mystère, et je n’étais pas prêt à la laisser filer. Clara, avec ses rêves et ses espoirs, avec sa volonté de fer et son cœur tendre, était tout ce que je n’avais jamais osé espérer. Et cela faisait naître en moi un désir, profond et brûlant, de me rapprocher d’elle, de découvrir la femme derrière le regard.