Les battements du silence

Illusions et Révélations

Catherine et William :

Catherine et William franchirent le seuil de leur demeure avec une satisfaction visible. Leur plan semblait s’être déroulé à la perfection. Tandis qu’ils refermaient la porte derrière eux, un sourire satisfait se dessina sur leurs visages.

« Nous l'avons fait, » déclara Catherine, le regard brillant. « Peter n'aura pas d'autre choix que de revenir vers nous. »

William hocha la tête, une lueur de triomphe dans les yeux. « Il ne tiendra pas longtemps sans nos privilèges. Je le connais. Bientôt, il viendra ramper à nos pieds, nous suppliant de lui rendre tout ce qu’il a perdu. »

Ils échangèrent un regard complice avant de se mettre à rire ensemble, convaincus d’avoir remporté cette bataille.

« Et cette Clara, » ajouta Catherine avec un sourire narquois, « elle verra bien qu’elle n’a aucune chance de rivaliser avec notre influence. Bientôt, tout rentrera dans l’ordre. »

Satisfaits, ils se dirigèrent vers le salon, imaginant déjà la scène où Peter reviendrait, repentant, implorant leur pardon. Pour eux, cela ne faisait aucun doute : leur fils, sans leur soutien financier, finirait par réaliser son erreur et quitterait cette fille.

Peter et Clara :

Pendant ce temps, Peter et Clara restaient figés dans l’appartement, encore sous le choc de ce qui venait de se passer. Le silence pesait lourdement, mais Peter, malgré tout, affichait un sourire subtil.

« Tu sais quoi, Clara ? » dit-il en se tournant vers elle. « Je suis fier de ne pas avoir utilisé un seul centime de leur argent depuis que j’ai quitté la maison familiale. Je m’y attendais… Je savais qu'ils finiraient par me demander de tout rendre. »

Clara, en larmes, s'approcha de lui, touchée par la résilience de Peter. « Je n’arrive pas à croire que des parents puissent être aussi cruels envers leur propre fils. »

Peter posa une main réconfortante sur son épaule, tentant de calmer ses émotions. Mais Clara ne put s’empêcher de poser la question qui la hantait depuis un moment. « Comment as-tu survécu à tout ça, Peter ? Comment était ton enfance avec eux ? »

C’est ainsi que Peter, pour la première fois, lui raconta son passé. Ses souvenirs d'enfance, marqués par la solitude, où l’amour et l'affection avaient été remplacés par des attentes démesurées. Il parla aussi de Kéllia, la fille avec qui ses parents voulaient qu’il se marie.

« Kéllia et moi avons grandi ensemble, » expliqua Peter. « Elle a toujours été là pour moi. Même si je ne l’aime pas comme mes parents l’espéraient, elle est restée ma meilleure amie. C’est grâce à elle que j’ai appris à vivre dans la solitude, sans l’affection de mes parents. »

Clara écoutait attentivement, mais un léger sentiment de jalousie monta en elle lorsqu’il mentionna ce lien si particulier avec Kéllia.

« Un lien spécial, tu dis ? » demanda Clara, ses sourcils légèrement froncés. « Comment ça ? »

Peter comprit immédiatement son inquiétude et serra doucement ses mains dans les siennes. « Ne t’en fais pas, Clara. Kéllia est comme une sœur pour moi. Nous avons partagé beaucoup de choses, mais il n’y a rien de plus que de l’amitié entre nous. »

Clara soupira de soulagement. « J’ai eu peur pendant un instant. »

Peter esquissa un sourire et approcha son visage du sien. « C’est toi que j’aime, Clara. Et je me battrai toujours pour toi. »

Mais malgré ses mots rassurants, Clara ne put s’empêcher de ressentir de la peine pour le jeune homme qu’elle aimait. « Tes parents sont si durs avec toi, Peter… »

Peter haussa les épaules, comme s’il essayait de minimiser la douleur, mais ses yeux trahissaient une tristesse profonde. « J’ai appris à m’en accommoder. Mais maintenant, avec toi, je sais que je ne suis plus seul. »

Catherine et William :

De retour dans leur immense demeure, alors que la satisfaction de leur plan s’installait, Catherine laissa échapper un soupir qu’elle n’avait pas prévu. Elle se tourna vers William, plus inquiète qu’elle ne voulait l’admettre.

« William, as-tu vu comment Peter était maigre ? » demanda-t-elle, sa voix légèrement tremblante.

William leva les yeux, surpris. « Maigre ? Qu’est-ce que tu racontes ? »

Catherine pinça les lèvres, les yeux soudainement embués de larmes qu’elle s’efforçait de retenir. « Je sais que nous avons fait ce qu’il fallait, mais je ne peux pas ignorer l’état dans lequel il était. Il a choisi cette vie loin de nous, et il souffre. »

William resta silencieux un moment avant de poser une main ferme sur l’épaule de sa femme. « Ne te laisse pas troubler, Catherine. Peter est notre fils. Il finira par revenir à nous. Tout ce que nous faisons, c’est pour son bien. »

Mais malgré ces paroles rassurantes, une inquiétude persistante grandissait en elle. Était-ce vraiment le meilleur plan ? Est-ce que leur fils reviendrait réellement un jour ?