Le Plan des Montclairon

1040 Words
Catherine : Après avoir accepté de laisser Peter poursuivre ses études et fréquenter Clara, Edward et moi avions espéré que cette liaison s’essoufflerait d'elle-même. Une fille comme Clara ne pouvait être qu’une distraction passagère dans la vie de notre fils. Mais au fil des semaines, notre espoir s'effritait. Peter semblait véritablement amoureux de cette fille, et cela… cela nous terrifiait. Notre fils, notre unique héritier, n’avait jamais dévié du chemin que nous avions tracé pour lui. Pourtant, aujourd’hui, cette Clara, avec son insignifiance et son manque de nom, menaçait de détruire tout ce que nous avions bâti. L’amour qu’il éprouvait pour elle était une bombe à retardement, prête à faire exploser notre empire familial, notre respectabilité, tout. Peter portait le nom des Montclairon, un nom qui ouvre des portes dans des cercles où le commun des mortels n’a même pas le droit de rêver. Il était destiné à prendre les rênes de notre empire, à prolonger notre lignée d’entrepreneurs prospères. Mais cette fille… cette Clara, risquait de tout ruiner par simple ignorance des responsabilités qu’implique notre monde. Plus je voyais le sourire de Peter s’élargir en présence de Clara, plus mon angoisse montait. Ce n’était pas un bonheur que nous avions validé, et cela constituait une menace à éradiquer rapidement. « Il faut que ça cesse, » dis-je fermement à Edward alors que nous étions assis dans le salon. « Si nous n'agissons pas maintenant, nous perdrons Peter. Et avec lui, tout ce que nous avons construit. » Edward approuva d’un hochement de tête lent, son regard perçant. « Il est jeune et aveuglé par cet amour naïf. Mais il doit comprendre que l'avenir de la famille ne se joue pas sur des passions fugaces. Clara n’a pas sa place ici, elle le détourne de ses responsabilités. » Je serrai les dents, déterminée. « Si cela signifie que nous devons briser cette fille pour sauver Peter, alors soit. Je ne laisserai pas cette Clara ruiner notre nom. » Clara : Les semaines passaient et Peter et moi vivions dans une bulle de bonheur. Chaque jour avec lui me faisait sentir plus vivante, plus ancrée dans ce que nous partagions. Mais parfois, dans les moments de silence, une inquiétude sourde me rongeait. Était-ce trop beau pour durer ? Je n’avais encore jamais rencontré les parents de Peter, et cela ne me préoccupait pas vraiment. Peter m’avait expliqué qu’il préférait attendre, et je respectais cela. Mais un soir, alors que je révisais pour mes examens, quelqu’un frappa à ma porte. « Bonsoir, madame Clara, » dit un homme vêtu d’un costume noir impeccable lorsqu'il se présenta sur le seuil. « Monsieur et madame Montclairon souhaitent s’entretenir avec vous ce soir, au manoir de Clairval. » Mon cœur fit un bond dans ma poitrine. Les parents de Peter ? Pourquoi maintenant ? Une rencontre aussi soudaine et formelle… Je n’avais rien vu venir. « Euh… oui, d’accord, » balbutiai-je en essayant de rester calme. « Je vais me préparer. » Le chauffeur hocha la tête et attendit en bas. Une vague d’angoisse me traversa. Peter n’avait rien mentionné de cette rencontre. Pourquoi ne m’avait-il rien dit ? Je jetai un coup d’œil dans le miroir en me préparant. Mes mains tremblaient légèrement, et mon esprit était embrouillé par mille questions. Que voulaient-ils vraiment ? Est-ce que Peter savait ce qui m'attendait ? Je tentai de prendre une profonde respiration, mais mon cœur continuait de battre trop vite. En descendant, je montai dans la voiture et le chauffeur démarra. Le trajet fut long, et chaque seconde ne faisait qu’accroître mon malaise. L’imposante demeure des Montclairon apparut devant moi, une vision presque irréelle de pouvoir et de richesse. Le manoir de Clairval ressemblait à une forteresse, majestueux et intimidant, comme s'il abritait bien plus que des secrets familiaux. « Que suis-je en train de faire ici ? » murmurai-je à moi-même en avançant vers l’entrée. Un majordome m'accueillit et me guida à travers des couloirs silencieux et froids. Chaque pas résonnait dans ce lieu étranger, et je me sentais de plus en plus petite à mesure que je m'enfonçais dans leur territoire. Finalement, je fus introduite dans une grande salle où Catherine et Edward Montclairon m’attendaient déjà, assis avec une froideur imposante. Leur regard me traversa comme une lame. Je compris immédiatement que cette rencontre n’était pas une simple présentation. C’était un jugement, une épreuve à laquelle je n’étais pas préparée. Clara : Je m'assis en face de Catherine et Edward Montclairon, mon cœur battant à tout rompre. Le silence qui suivit était si lourd que j'avais l'impression que l'air autour de moi devenait difficile à respirer. Je pouvais sentir leurs regards perçants peser sur moi, comme s'ils cherchaient à déchiffrer chaque émotion qui traversait mon esprit. « Clara, enchantée, nous avons beaucoup entendu parler de toi, » commença Catherine d'une voix glaciale. « Mais nous n'allons pas tourner autour du pot. Il est temps de discuter sérieusement de ta place dans la vie de Peter. » Mon estomac se noua alors que j’essayais de rester impassible, malgré la tempête de questions qui bouillonnait en moi. Pourquoi Peter n’était-il pas là ? Que cherchaient-ils à me dire ? Chaque mot de Catherine me faisait sentir non pas comme une simple compagne, mais comme une adversaire. Je sentais que quelque chose de profond, de difficile, se préparait. Edward croisa les bras, son regard dur ne me quittant pas. « Peter est notre unique héritier. Et il y a des choses que tu ignores encore, Clara. Des choses que nous allons devoir te dire. » Un frisson glacé me parcourut le dos. Leur ton, leur posture... tout indiquait que cette soirée marquerait un tournant. Mon esprit s’accrochait à une seule pensée : est-ce que Peter savait ce qui se tramait ? Où était-il ? Catherine, impassible, ajouta : « Ce que nous allons te révéler, Clara, va changer à jamais la manière dont tu envisages ton avenir avec Peter. » Les battements de mon cœur résonnaient dans mes oreilles alors que je sentais leur piège se refermer. Je pris une profonde inspiration, m'efforçant de ne pas laisser la peur m'envahir. Quelle que soit la bataille à venir, je devais être prête. Pour moi. Pour Peter. Pour nous.
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