3

2469 Words
- J'en ai terminé! Dit-il de façon autoritaire, puis se lève et s'en va. Je le suis en courant. - Leo! Leo! Crie ma mère!  Est-ce que je l'écoute même? Je continue à suivre mon père. Je ne me suis pas découragée. - Papa! Dis-je en le suivant - Cette discussion est close Leo! Est-ce que c'est clair? Dit-il d'un ton plus sec et dur. - Ok. Dis-je calmement et avec un air deçu. Je retourne tranquillement m'asseoir. Mon esprit n'était pas tranquille, je me sentais perturbée, triste, deçue et surtout incomprise. Mon père comme toujours a eu le dernier mot, il n'a même pas cherché à me comprendre ni comprendre mes motivations. J'étais dégoutée et surtout très choquée! J'avais une grosse boule au niveau de la gorge, elle était d'ailleurs très serrée. Je n'ai pas pu me retenir je me suis mise à pleurer. Ma mère m'a longtemps observée en silence avant de me parler. - Je te l'avais dit, je t'avais dit que papa n'allait pas accepter cette décision.  - Mais maman il s'agit de ma vie! Et non de la sienne! Voyons donc! Dis je étant toute remontée! Je cris à la limite. Le silence et le regard de ma mère en disent long. Je me rend juste compte que viens de crier sur elle. Je me ressaisis directement, pleure un coup avant de continuer. - Maman excuse-moi ce n'était pas mon intention. Dis-je plus posément. - Je sais ma fille. C'est pour cela que je demande de te calmer. -  Mama papa doit comprendre. Il s'agit de ma vie. - Oui je sais mais toi-même tu sais comment il est! Je t'avais demandé d'y aller progressivement tu ne m'as pas écouté!  Silence - Non mais! Je ne suis pas d'accord avec ça maman! Je ne suis pas d'accord c'est injuste en plus il s'agit de ma vie! - Leo calme toi! Calme toi grand-mère. Laisse lui le temps, on ne sait jamais il peut revenir sur sa décision. - Ok maman. Je vais rentrer me reposer. - Tu ne manges pas avant de partir? - Non non je n'ai pas faim. - D'accord. Je me lève doucement et sors de la maison toute abattue et surtout en colère! Mon père m'énervait, j'en avais marre de ses agissements à la Hitler. C'est  avec une grosse rage que je conduisais. Tout m'énervait à ce moment là, même les moto-taxis qui se faufilent à tout bout de champ me tapaient sur le système. Une fois chez moi, je balance mon sac sur le divan et reste debout à réfléchir. Je tourne en rond, la gorge serrée, mon portable en main ne sachant quoi faire exactement. Je me posais mille et une question à la fois. J'étais partagée entre poursuivre ce que j'ai entrepris ou tout annulé et faire la volonté de mon paternelle. Pendant que je suis entrain de tourner en rond mon téléphone sonne, c'est un numéro masquée je m'empresse pour prendre - Allô.. - Salut princesse, ça va? - Alain je te dis et je te répète arrête de m'appeler sinon je vais te poursuivre en justice pour harcèlements!  Dès que je termine ma phrase je raccroche. J'ai tourné comme ça toute la journée, sans toujours avoir de réponses à mes questionnements. En soirée ma sonnerie retentit je me demande qui s'est en allant ouvrir,  - Léo c'est moi! Ouvre! - Ouiii jarrive! - Mama m'a appelé pour me dire ce qui s'est passé. Jai tout suite eu envie de venir te voir Silence - Que vas-tu faire? - Pour l'instant je ne sais pas!  - Leo laisse tomber. Regarde toi tu as une belle vie! - Mais ce n'est pas celle que je veux vivre. -  Leo. Je ..je te comprends mais cela ne sert à rien de te battre avec ton père! - Papa doit apprendre à écouter les autres! Je suis sa fille avant d'être son employé!  - Toi-même tu sais comment il est. - Oui on sait tous mais il faut bien que ça change un jour. - Mais là il est allé fort Léo. Il dit qu'il va te renier, si tu t'en vas. Tu aimerais que ses enfants qu'il a eu dehors là prenne ta place? - Pardon? Tu parles de quoi? - Léo toi et savons que papa a deux garçons dehors.  Avec la maladie de Yvan ce n'est pas lui le possible successeur de papa du coup c'est toi sa potentielle remplaçante; à moins que tu préfère que ce sois tes frères inconnus qui prennent cette place.  Silence - Réfléchis bien petite! Il ne faut pas laisser ces gens venir prendre ce qui est à nous. - Toi également tu es son enfant! - Oui c'est vrai, mais nous savons toutes les deux qu'il n'y a que toi qui puisse porter les rênes de cette famille! - Et mes envies à moi? Mes rêves, mes besoins? Ce que je veux? On s'en fiche! - Ce n'est pas ça Leo! - C'est quoi donc! Tu es entrain de me demander de rester oui ou non? - Je te demande de sauvegarder notre héritage au détriment d'autres personnes! - Une société comme celle de notre père n'a pas forcément besoin de quelqu'un de notre sang pour être debout! Et je rajouterai en te disant que si jusqu'ici nous n'avons vu aucun de ses sois disant autres enfants ça veut tout simplement dire qu'il les tiens bien à l'écart dans tous les domaines même financier! Dis je étant toute en colère! On pouvait le sentir dans le timbre de ma voix. Je venais à l'instant de me rendre compte que mes mots avait dépassé les bornes, ma sœur était devenue muette. - Je t'en prie excuse-moi... Dis je posément! Elle ne m'a même pas laissé finir, elle s'est levée,  a pris ses affaires et s'est dirigée vers la porte - S'il te plaît excuse-moi, mes mots ont dépassé ma pensée dis-je en la rattrapant. - Je constate que tu as déjà pris ta décision, je voudrais juste que tu saches qu'il n'est pas seulement question de toi, parfois certains sacrifices sont nécessaires et dans ce cadre tu ne serais pas la seule à avoir sacrifier quelque chose, nous tous avons dû laisser quelque chose pour le bien de tous mais toi... bonne nuit Elle me stoppe net de la main lorsque j'ai voulu dire un mot. Elle ouvre la porte et s'en va. Les jours suivants je me sentais mal, à certains moments même je pensais à renoncer à tout, car tellement j'étais mal, mon père menaçait de me renier, ma sœur ne répondait pas à mes appels et ma mère, elle était peut être la personne dont cette situation peinait le plus. J'avais beau regardé les papiers qui me donnaient accès à mon rêve au Canada, l'engouement du départ n'y était plus, je ne savais plus quoi faire. J'allais toujours au bureau, je traitais toujours les dossiers que j'avais sur la main comme si tout allait bien dans le meilleur monde de la famille KAMGA. Après une énième tentative pour joindre ma sœur sans succès, j'ai décidé d'aller prendre un pot, sans trop savoir comment, je me suis retrouvée dans ce snack où nous avions célébré l'anniversaire du petit ami de ma sœur, je sens que j'heurte quelque chose ou quelqu'un, je lève la tête - Décidément nous sommes faits pour nous bousculer dit l'homme que je venais de heurter Je suis désolée, marmonne quelque chose en guise d'excuse et le traverse, il me rattrape avant l'entrée - Excusez-moi mais, je peux vous offrir un verre? Je le regarde étonné - La dernière fois c'était ma faute c'est vrai et je pourrai croire que vous m'avez rendu le coup comme on dit un coup rendu n'est pas criminel mais je souhaiterai me faire si possible pardonner afin d'éviter tout autre bousculade dit-il avec un léger sourire - Je suppose que ça va d'une bonne intention, mais ce n'est pas nécessaire en plus j'ai juste envie d'être seule. Je le traverse, m'installe sur une table pour deux où j'occupe l'autre siège avec mon sac, commande un verre de whisky sec que je sirote espérant soit noyer mes soucis, soit y trouver une solution miracle - Pourriez-vous libérer le siège s'il vous plaît? je voudrais m'asseoir là. Dit-il en pointant le siège sur lequel j'ai posé mon sac. Je le regarde longuement en silence. Avant d'ouvrir enfin la bouche - Euh écoutez monsieur. Je vous ai dit que je n'ai pas besoin de compagnie. Dis je poliment. - Je me nomme X, parfait inconnu chez qui vous pourriez verser toute la colère de votre journée, même décharger votre fardeau sans contrepartie. Estimez juste que mon geste est une action citoyenne, qui débutera lorsque vous m'offririez un siège. - Je me nomme Y dis-je en libérant le siège, en évitant le regard du monsieur. Il s'installe et pendant près de 30 minutes aucun mots ne sortaient de nos bouches. Puis il commence par lancer des blagues et au niveau d'une énième tentative je ris, chose qui l'encourage et au fil du temps la conversation s'est créée entre nous, je me suis ouverte et il m'a donné son point de vue - C'est vrai qu'on dit qu'un vieillard assis voit plus loin qu'un jeune debout mais je fais partir de ces gens qui encourage les autres à vivre leur rêve, d'oser ne serait-ce qu'une fois lorsqu'on le peut, on aura tout le temps de se rattraper plus tard, voilà mon conseil!  Le reste de la soirée s'est passé au calme et nous avons gardé notre anonymat jusqu'à la fin - Alors ma chère Y, bonne suite dans la poursuite de tes rêves. - Merci, bonne suite à toi également! Je suis rentrée direct chez moi, avec la quantité d'alcool que j'avais bu je me suis couchée sans difficulté et mon sommeil était paisible jusqu'à ce que la sonnerie mon téléphone me fasse sursauter je regarde c'est  un numéro inconnu,  - Roor encore toi Alain! Vas au diable s****d! Dis-je en me levant pour m'adosser au chevet de mon lit. La sonnerie persiste, je finis par décrocher en murmurant des injures à l'endroit d'Alain. - Qu'est ce que tu veux? Je t'ai déjà dit de ne plus m'appeler! - Tu es sûre que tu me l'as déjà dit? Tu vas prendre le courage où?  Dit-elle C'est Laurie ma meilleure amie avec qui ces derniers jours la relation est en froid. - N'est ce pas? Tu pense que je ne peux pas te le demander? - Tu as quelle tête?  - Ahaha! C'est quelle façon de parler là? On dirait une fille de... - Sous quartier...je sais et ça me plaît ! J'aime leur façon de faire. Au moins je fais ce qui me rend heureuse. - Ce mec t'a vraiment façonné! Hum le mariage c'est pour quand? - Leo je ne t'ai pas appelé pour qu'on parle de moi. Encore moins d'un sujet qui nous a  presque éloigné. Dis-moi plus tôt ce que tu vas faire. Et comment tu vas te débrouiller. - Lau qui t'a mise au courant?  - Saches que même ci on ne se parle pas , nos proches savent ce qu'on représente l'une pour l'autre. Donc ma chérie tu es ma co (copine)  à vie!  On éclate de rire. Cette fille m'a toujours dépassée avec sa façon d'être ! - En tout cas tu sais ce que je pense. Léo fonce et vis ton rêve! Ne gère pas les histoires de ton père! Tu as mon soutien.  - Je...je sais... mais j'ai peur tu sais. - Oui c'est normal de te sentir ainsi.  - En plus où je vais, je n'ai pas de famille , il y'a aussi ça qui m'engoisse. - Pour un début tu ne seras pas toute seule. La cousine de maman va t'accueillir. - Oui c'est vrai. Tu as raison.  - Vas y ma sœur je suis derrière toi! Et aussi trouve toi un mec tu en as besoin. - Lau arrête ce n'est pas le moment. - Ah ok. Je n'insiste pas. Au fait de qui tu parlais quand tu as décroché tantôt? -  Alain! - Tsuips! La bêtise insiste!  - Ah Ca! Laurie et moi avons discuté toute la matinée là, elle m'a fait bien rire si seulement elle était dans la ville actuellement la voir m'aurait énormément fait du bien.  Une semaine plus tard alors que je venais de rentrer de la salle de sport. Je prends une douche et m'allonge sur le divan au salon je ne sais pas à quel moment je me suis endormie c'est la sonnerie de la maison qui m'a réveillée. Je me suis levée avec beaucoup de peine, j'ai regardé l'heure sur mon téléphone, il était 14 heures waouh !  j'ouvre la porte avec peine et fatigue et je tombe sur ma sœur - C'est quelle tête ça ? Dit-elle en me regardant - Ma tête de tous les jours - Sauf qu'elle est...bref, elle me dépasse. Dit-elle puis entre  - Il faut que tu tiennes tête à papa dit-elle une fois installée. - Pardon? Dis-je toute surprise - Comme tu entends, maman et moi nous te soutiendront, tu as le droit de faire ce qui te plaît, M. KAMGA va apprendre que la famille ce n'est pas la dictature dit-elle avec un sourire. Je n'en revenais pas, j'étais toute émue, j'avais le soutien de ma mère et ma sœur! À la minute nous avons organisé et calé mon voyage, puis avons  informé ma mère.  Les quelques jours qui précédaient mon départ étaient réservés pour les ccourse. Mon père savait que je m'étais entêté et il n'avait rien dit.  Toutefois, j'ai constaté que mes comptes étaient bloqués, tous mes accès passant par les comptes de la société bloquée, mon père venait de mettre en application ses menaces, mais mes piliers étaient là, ma mère et ma sœur. Enfin  le jour J est arrivé, me voici à l'aéroport internationale de Douala avec ma sœur et ma mère. Nous venions à peine d'arriver. Je me tourne et regarde vers l'extérieur par les baies vitrées de l'aéroport avec un peu de nostalgie, je ne suis pas encore partie, mais le pays me manque déjà, subitement je vois quelque chose qui fait bouger mon cœur. Je me frotte les yeux peut-être que j'hallucine on dirait l'une des voitures de papa. Je me rapproche de la baie pour être sûre que je ne me trompe pas, mais à cette distance je ne peux pas lire la plaque d'immatriculation et même là vu la façon dont il s'est garé je ne pourrai lire. Un policier se rapproche de cette voiture, lorsque les vitres des portières avant se baissent,  je parviens à reconnaître la tête du chauffeur.  C'est la voiture de mon père! À suivre...
Free reading for new users
Scan code to download app
Facebookexpand_more
  • author-avatar
    Writer
  • chap_listContents
  • likeADD