V. L’assassinat du prince d’Argonne Le comte se taisait. Dorothée murmura anxieusement, avec cette appréhension que l’on éprouve à prononcer certaines paroles : — Est-ce possible ?… On aurait tué… on aurait tué mon père ?… — Tout porte à le croire. — Et comment ? — Le poison. Le coup était porté. La jeune fille pleurait. Le comte se pencha sur elle et lui dit : — Lisez. Pour ma part, j’estime que votre père, entre deux accès de fièvre et de délire, a griffonné ces dernières pages. Quand il est mort, l’administration de l’ambulance, trouvant une lettre et une enveloppe toute prête, m’a expédié le tout sans en prendre connaissance. Regardez la fin… c’est une écriture de malade… tracée au hasard du crayon, et par un effort de volonté qui fléchissait à tout instant… Dorothée essuya s