Journée calme

2735 Words
Journée calme Voilà, ça va faire une semaine que nous sommes revenus de vacances avec ma famille. Et franchement, l’ambiance à la maison n’est pas celle qu’il y avait pendant nos vacances. Maman a repris son travail. Papa bricole un peu partout, nous laissant à nos occupations. Mes sœurs sont je ne sais où dans la maison et Guillaume s’est enfermé dans sa chambre. Tandis que moi, je me morfonds dans ma chambre. L’ambiance que nous avions quand nous étions en vacances me manque tellement. Je suis en ville avec des amies, pour fuir cette lourde ambiance. « — Maria, tu es avec nous ? Tu as l’air dans la lune ! » Je me passe une main sur la figure sous l'œil septique de Maya qui reprend sa conversation. « — Avec Alicia, Ëleana et Marika, nous avons remarqué que tu étais souvent ailleurs ces temps-ci… Qu’est-ce qui ne va pas ? » « — Rien… Tous va bi… » Mes amies, Ëleana et Alicia me coupent dans ma phrase. « — Ne nous fait pas encore ce coup Maria, tu nous l’as fait je ne sais combien de fois… » « — Oui, Ëleana à raison Maria, ressaisis-toi ! Dis-nous ce qui ne va pas ! » « — Je… C’est ma famille… Depuis que nous sommes revenus de vacances, l’ambiance n’est plus à son top… » « — C’est-à-dire ? » me demande Marika. « — Ma mère part le matin au boulot. Elle revient assez tard le soir, ce que je conçois très bien car c’est une femme d’affaires. Elle a beaucoup de rendez-vous professionnels à des heures tardives. D’ailleurs, je suis bien contente : elle vient me chercher dans la soirée. Ça fait longtemps que nous n’avions pas été seules toutes les deux. Mais ce que je ne comprends pas, c’est que mon frère s’est renfermé sur lui en l’espace de quelques heures et c’est pareil pour mes sœurs… Alors qu’à chaque fois que nous rentrons de vacances, nous restons ensemble pour faire beaucoup d’activités… » Je termine ma tirade, essoufflée. « — Et ton père, il doit bien voir ce qui se passe ? Non ? » « — Je ne crois pas… Il est partout dans la maison, il bricole tout le temps. » Je lève les yeux au ciel. « Il ne sait pas s’arrêter ! Et, parfois, j’ai l’impression qu’il ne nous remarque pas. » Je termine ma phrase en soufflant un bon coup. À vrai dire, le fait de parler de tous mes problèmes à mes amies me permet de me rendre compte que la situation a besoin de s’éclaircir entre mes sœurs et mon frère. J’observe mes amies qui se sont assises autour de moi. Elles me regardent, j’ai de la chance de les avoir avec moi en ce moment. Maya est une grande brune, svelte. Elle a les yeux verts. Ëleana est blonde, de taille moyenne et elle a des yeux marron en forme d’amande. Alicia est une jeune fille menue aux cheveux noirs et aux yeux d’ambres. Elle est la plus petite de notre groupe. Tandis que Marika, elle a des cheveux auburn et des yeux bleus qui mettent en valeur son visage. Elle est grande et plutôt mince. Elles ont toutes les quatre quasiment le même âge que moi, et nous étions dans la même classe l’année dernière. Du moins, j’espère que cette année, elles seront encore avec moi. Maya se lève j’en fais de même. Elle me demande. « — Maria, tu te tracasses peut-être pour rien. Tu sais, ils sont peut-être préoccupés par la rentrée… » « — Non, je ne crois pas. » Commence Marika. « Même ma famille est aussi distante depuis quelque temps. J'ai l'impression qu'ils essayent de me cacher quelque chose… » Elle hausse ses épaules et reprends. « Comme si je ne l’avais pas remarqué… Mais, bon. Ça ne doit pas être important. Sinon, ils me l’auraient dit… » « — Ce n’est pas ton bientôt anniversaire ? » la coupe Maya. « — Non, c’est dans au moins 6 mois… » Elle souffle. « — Ah bon ? Vous aussi, ils vous cachent des choses ? Par moment, durant les vacances, j’avais l’impression qu’ils complotaient. Mais… Bon… mon anniversaire n’est qu’en Novembre… » S’interroge Ëleana. « — Mais qu’est-ce qui vous prend ? Vous voyez des complots partout ou quoi ? », demande Maya en levant ses yeux en l’air. Pendant leur conversation, je réfléchis pensivement. Et, soudain, une constatation me vient à l’esprit. Je pense me tromper, mais je me lance. « — Dites ! Les filles. Est-ce que pendant vos vacances, vous avez remarqué qu’ils voulaient à tout prix nous cacher quelque chose ? Ce qui expliquerait cette soudaine distance ? » « — Je ne vois pas ce que tu veux dire… », me demande Maya avant qu’elle soit interrompue par Alicia. « — Je ne vois pas en quoi… sérieusement, tu n’en fais pas un peu trop Maria ? Laisse tomber… au pire, si c’est important, nous allons en entendre parler rapidement. Ne t’inquiète pas ! » Tandis que mes amies continuent de parler entre elles, je m’enferme dans mon monde et j’en oublie leur présence. Je réfléchis sur une éventuelle réponse, quand Marika me tire de mes pensées. « — Mais pourquoi tu t’inquiètes tellement ? » « — Je crois que je suis anxieuse… » « — Pour ta famille ?... » Me demande Ëleana. « — Oui, mais surtout pour la rentrée. Julia et Louna vont passer en seconde et mon frère fait sa rentrée dans la même classe que moi. Je suis habituée à voir mon père dans les couloirs, alors qu’eux, ils ne connaissent pas la facette que notre père adopte au travail. » Je reste dubitative. « — D’accord, je sens plutôt que cette année va être marrante avec ton frère ! » s’exclame Maya en riant. « Non, mais… sérieusement, tu penses que ça ira ? » dit-elle en reprenant son sérieux. « — Je ne sais pas, j’ai l’impression que tout va être différent avec lui dans la classe. De toute façon, ce n’est pas comme si je suis toute seule à gérer ça ! Mais bon… Je vais en parler à Guillaume et je vais voir avec lui ce qu’il en pense… » « — Tu verras, discutes-en avec lui et il te rassurera ! Ne t’inquiète pas ! » Complète Ëleana. « — Au pire, s’il le faut, on viendra chez toi pour mettre les points sur les i ! Tu sais ton frère, nous le connaissons bien et nous savons ce dont il est capable. Si tu as besoin d’aide, tu nous tiens au courant !... » Dès que Maya finit sa phrase, nous partons toutes dans un fou rire. Reprenant son sérieux parmi nous, Marika tranche alors : « – Maria, tu nous appelles ce soir pour nous dire si tu as pu avoir une conversation avec ton frère ! » « — OK ! » Même si je ne le montre pas, je ne suis pas pour autant rassurée. Pour garder bonne figure, je fais mine d’être heureuse. Je shoote dans un caillou, et les suis. Je regarde autour de moi, ne sachant pas quel magasin choisir pour me changer les idées. En ville, on trouve de tout : des magasins de vêtements, de chaussures, d’alimentation, des bijouteries, des parfumeries... Mais depuis quelque temps, de nouveaux locaux sont en construction… Probablement des nouveaux magasins. J’espère secrètement que ce sera une librairie, enfin bon ! On verra bien… J’ai toujours adoré lire. Je pense que mes livres préférés sont de loin les livres fantastiques, de science-fiction et j’en passe. Pendant que je regarde autour de moi, mes amies ont repéré un magasin de fringue sympa. Alicia me prend par le bras, pour m’entraîner dans la boutique. Elles prétextent que la chaleur sera plus confortable à supporter à l’intérieur, car c’est étouffant dans ces ruelles… Je reconnais bien mes amies accros au shopping là ! Je suis en train de choisir quelques vêtements et j’hésite entre le top rouge et le top violet quand Maya me prend brusquement par le bras. J’ouvre la bouche pour répliquer, mais elle insiste et me montre du doigt les personnes qui viennent d'arriver. C'est Guillaume et deux autres garçons. Ils ont la même carrure que mon frère. Je peux presque dire qu'ils se ressemblent de dos. Sauf quand on les regarde de face : l'un a les yeux bleus et les cheveux bruns ; l'autre a les yeux marron et les cheveux blonds. Étonnée, mais surtout un peu furibonde, je fais un mouvement pour me détacher de Maya. Je m’arrête dans mon mouvement car j’entends mon frère parler. Je ne suis pas déçue de ce que j’observe... « — Excusez-moi, mais vous n’avez pas vu une fille rousse par ici ? » « — Peut-être… » Fait la vendeuse étonnée. Elle est accoudée sur le comptoir et mâche du chewing-gum, désinvolte depuis notre entrée dans la boutique. « — C’est ma sœur jumelle, je la recherche depuis 30 minutes. Elle ne répond pas à mes appels… » « — Maintenant que vous me le dites !... Euh ! Oui… J’ai bien vu une rouquine vous ressemblant entrer dans la bouti… » « — Merci, c’est tout ce que je voulais savoir ! Venez les gars… » Et, sur ses mots, ses amis le suivent sans un mot dans la boutique. Maya me tire de ma contemplation en me secouant le bras. Elle me regarde, étonnée. « — Quoi ? » « — Tu ne trouves pas ça bizarre qu’il demande à tout le monde où tu es ? » « — Si, mais… Attends, mon portable ! » Je fouille dans mon sac, pendant que j’ai un doute. Je recherche désespérément mon portable et je finis par en conclure qu’il est resté à la maison. Je regarde Maya. « — Je vais encore me faire réprimander par Guillaume, comme si ça ne suffisait pas… » Mon amie rigole et me rassure avec ses propos « – Ce n’est qu’une broutille, tu ne vas pas en faire tout un plat !... ce n'est rien. Ce n’est pas ton jumeau qui va te faire peur ! » « — Je sais, mais bon !… Tiens, je prends ce tee-shirt. Je l’essaye. Tu viens ? » Je hausse les épaules et lui fais signe de me suivre. Mais elle comprend tout de suite que c'est une simple diversion pour aller voir mon frère. Elle me lance un regard noir. Je lui souris en essayant de la calmer. J’obtiens l’effet escompté, car je pense qu'elle sait ce que je veux faire. Je me dirige tranquillement vers la cabine d’essayage en me cachant derrière les rayonnages. Mais soudain, comme je m’y attends, mon frère m’interpelle. « — Maria ! Où es-tu passée ? Je te cherche dans toutes les rues de la ville depuis plus d’une heure ? Je t’ai appelée plusieurs fois sur ton portable ! Et tu ne m’as pas répondu ! » « — Frérot, je suis désolée. Mais je viens de remarquer que j’ai oublié mon portable. Tu sais, si je m’en étais aperçu, j’aurais demandé aux filles de t’envoyer un message pour que tu saches où je suis ! Et puis en plus, j’ai laissé un papier sur la table de la cuisine, pour dire où je suis partie. Maman et papa sont au courant avant que tu me le demandes. » Il n’y a pas pire que lui concernant son instinct protecteur. Il ne faut pas toucher à sa famille, sinon il en devient presque v*****t. Ça me rappelle la fois où un de ses amis m’avait critiqué sans faire exprès. Il était dans une rage monstre. J’en frissonne à ce souvenir. « — Ah… Ce n’est pas aujourd’hui que tu dois sortir avec tes copines ? », me rappelle-t-il. Je hoche la tête contrariée. Il commence à s'embrouiller dans ses paroles pour s'excuser. Je mets fin à la conversation en le coupant. « — Du calme, Guillaume… tu sais que j'informe tout le monde de chacun de mes déplacements. Et en plus, je n’oublie jamais mon portable. Et pour info ! Ce n’est que la première fois que je l’oublie… » Il s’excuse. Puis je remarque que je ne connais pas les individus qui sont avec lui. Ils sont imposants de loin. Deux garçons baraqués… J’en viens presque à me demander si je connais réellement mon frère jumeau. Je lui demande de me les présenter pour pouvoir faire leur connaissance. Il hausse ses épaules, l’air de dire : comme si ça m’intéresse ! Mais cela lui importe peu et il commence les présentations d'une voix calme. « — Maria, je te présente Adam et Benjamin, ce sont des amis de longue date… » Il n’en dit pas davantage. C’est presque comme s’il voulait me faire comprendre que cela ne me regarde pas. Pendant que ses amis me disent bonjour, je hausse les épaules. Je poursuis la discussion. « — Dis-moi… Papa et maman savent que tu es avec moi en ville ? Il chasse la réponse avec sa main. Ce qui me fait bien comprendre que non... je ne fais aucun commentaire sachant que je suis sa sœur et non sa mère. Mon frère semble mal à l’aise tout à coup. J’ai l’impression qu’il va me poser une question cruciale. « — Au fait, tu comptes revenir comment ? » Me demande Guillaume en regardant partout. « — En voiture avec maman, pourquoi ? » Je souris. Le voilà bien embêté maintenant. « — Car du coup !... Comme c’est Benjamin qui m’a amené. Et… Que… Il ne peut pas me ramener… » « — Laisse-moi finir ! Tu t’es dit « mais au fait, comment ma sœur va-t-elle rentrer à la maison » ? » Je le regarde avec un regard noir. Il change de position, mal à l’aise. « — Exactement... » « — Alors là ! Tu ne m’étonneras jamais ! » Mes joues se gonflent au même moment où je croise mes bras tout en lui tournant le dos. Je sens la colère me monter. Mais comme d’habitude, il m’intercepte pour me calmer. Il me prend dans une étreinte, et en rigolant il me dit « je t'aime sœurette ». Malheureusement, je ne peux pas me retenir. Il a toujours ce don pour me calmer. Je pars avec lui dans un fou rire. Intérieurement, je suis récalcitrante vis-à-vis de mon frère. Je le laisse tranquille pour le moment, décidant d’en reparler avec lui dès que nous serons seuls. Les potes de Guillaume décident de partir car ils ont un rendez-vous. Ils nous laissent seuls. Je repars, suivie de mon frère, rejoindre mes amies qui m’attendent à la caisse. Nous sortons du magasin avec nos achats. Pour punir mon frère, je l’ai embauché à tenir nos achats. Il n’arrête pas de maugréer, ce qui nous fait bien rire avec mes amis. Nous passons l’après-midi tranquillement avec mon frère. Puis, vers la fin de l’après-midi, mes amies sont parties chez elles, prétextant qu’il allait faire nuit. Quelle excuse bidon ! Elles font ça pour me laisser en tête à tête avec mon jumeau ! Profitant de l’occasion, je prends mon frère à part et j’entame la conversation qui me tient à cœur depuis tout à l’heure. « — Bon, dis-moi ce qui se passe en ce moment ? Je ne suis pas aveugle ! Je sais qu’il se passe des choses à la maison !... Qu’est-ce que vous me cachez ? » Je suis sérieuse quand je le regarde droit dans les yeux. Il me répond sans ciller. « — Mais Maria, tout va bien ! Où diable es-tu allée chercher tout ça ? » « — Petit-frère… Je ne vais pas le répéter plusieurs fois ! Ça va faire une semaine que nous sommes rentrés à la maison et tout le monde est distant ! J’ai l’impression d’être toute seule à la maison ! » Maintenant, j’explose. Je ne peux plus contenir ce sentiment de frustration. Et le fait que nous soyons tous les deux m’aide à extérioriser tout ce que je ressens. « — Mais, Maria, tu te fais des idées ! Voy… » Je le coupe sans ménagement. « — Guillaume, cette plaisanterie a assez duré ! » « — De quoi ? » « — Tu t’enfermes dans ta chambre, comme les filles… Je me pose des questions moi ! » « — Maria… Tu es stressée ! Qu’est-ce qui ne va pas ? » « — … Comment ? … » Je suis stupéfaite par sa répartie. « — Je te connais et je sais quand quelque chose te tracasse. » Comprenant que je ne vais pas m’en sortir comme ça, je lui expose le fond de ma pensée. « — Je… Je m’inquiète pour toi et les filles. » « — Pourquoi ? » Il ne s’attendait pas à un tel aveu, je suppose. « — Bah, tu changes de lycée et tu vas dans la même classe que moi. Je ne sais pas comment tu vis ça… » « — C’est-à-dire ? » Je hausse les épaules. « — Tu ne saisis pas !... Tout le monde me voit comme étant une fille timide, pas comme je suis à la maison ! Et comme papa est au lycée et que j’ai… Comment te dire… Une relation particulière avec lui… » « — Ah, ce n’est que ça ? » Il me semble qu’il se détend d’un seul coup. Il reprend contenance. « — Oui… » Je le dis dans un souffle. « — Tu sais tu t’inquiètes pour rien… Et pour le fait qu’on s’enferme dans nos chambres… Tu le fais bien toi ! » « — Je le sais bien, mais le fait qu’on ne se chamaille plus me fait bizarre ! » « — Je… » Soudain, j’aperçois la voiture de maman. Comme elle arrive vers nous, il s’interrompt, ne voulant pas qu’elle se doute de quelque chose. Il me chuchote un : « – Nous allons en rediscuter ce soir à la maison. Maintenant que je sais ce qu’il te tracasse, je serai avec toi ! » Ma mère arrive doucement. Elle est surprise lorsqu’elle découvre mon frère avec moi. « — Guillaume ? Je te croyais à la maison ! Que fais-tu là ? » « — Maman ! Tu sais bien que c’est mercredi et que je suis toujours en ville avec mes potes l’après-midi. Mais par contre, je ne me souvenais plus que Maria allait en ville avec des copines aujourd’hui. J’ai essayé à plusieurs reprises de la joindre au téléphone et elle ne me répondait pas. Donc, comme d’habitude, j’ai paniqué. Et en voulant me dépêcher de rentrer à la maison, je suis entré dans un magasin et je suis tombé sur elle et ses copines. Sur ce, j’ai paniqué pour rien ! » Guillaume lève ses mains pour se défendre. « — Eh ! Je te signale que tu as carrément demandé à la vendeuse si elle ne m’avait pas vue ! Donc ne mens pas, tu savais très bien où j’étais. Et, dis-le ! Tu me surveilles ! » Je le regarde furax. Comment ose-t-il dire à notre mère qu’il me cherchait alors qu’il avait du me voir avant d’entrer dans le magasin. Ma mère nous observe, son regard passant de Guillaume à moi. Pendant qu’il hausse ses épaules... elle lui dit : « – Mais voyons, Maria nous l’a rappelé pas plus tard qu’hier ! Je ne veux même pas savoir si votre père est au courant ! Mais, ce n’est pas grave, je te ramène quand même ! Allez, zou ! En voiture ! » Et, c’est sur ses mots que nous nous dirigeons vers la voiture. Une fois arrivée à la maison, la routine reprend bien vite son cours. Je suis rassurée, mon frère est avec moi et fait tout pour me redonner le moral. Nous reprenons nos activités favorites : à savoir la taquinerie de groupe.
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