VIII
Rencontres de forbans
Comme autour d’une fourmilière ou d’une ruche d’abeilles, une incessante activité régnait désormais dans les bureaux, les magasins et les chantiers de l’armateur Graverin, qui se frottait les mains en s’écriant :
– Grâce à Dieu, la maison est sauvée ! J’ai taillé à messieurs mes fils pour trente ou quarante ans de besogne ! Je ne crains plus qu’ils moisissent à choisir des gants, à faire de la poésie et à combiner des nœuds de cravate. Allons ! mes commis, mes ouvriers, mes marins, soyez contents ! L’ouvrage ne manque pas, j’espère !
L’armateur, accablé d’affaires compliquées, qui ne lui laissaient plus une heure de répit, rajeunissait à vue d’œil.
Édouard, son second fils, ne pouvait suffire à la correspondance.
Félix, le troisième, du matin au soir en con
