VII
L’armateur
M. Graverin, l’armateur, était sérieusement préoccupé d’un projet d’armement dont commençaient à s’entretenir les divers cercles de capitaines et d’officiers du commerce. Il ne s’agissait de rien moins, – chose exceptionnelle et infiniment rare dans la marine marchande, – que d’un grand voyage de circumnavigation qui durerait trois ans ou même davantage.
Le Colibri, joli trois-mâts barque, construit tout exprès, devait aller explorer une foule de points négligés par notre marine marchande, dans le but d’y créer de nouvelles relations commerciales. Chemin faisant, le navire prendrait bien du fret de ça, de l’a, pour couvrir autant que possible les frais de la campagne, mais ce n’était là qu’un détail minime. M. Graverin, sachant qu’il faut semer pour recueillir, consacrait
