Le solo de Corbillard Après un temps dont la durée dépend de la solidité des principes de Caroline, elle paraît languissante ; et quand, en la voyant étendue sur les divans comme un serpent au soleil, Adolphe, inquiet par décorum, lui dit : – Qu’as-tu, ma bonne ? que veux-tu ? – Je voudrais être morte ! – Un souhait assez agréable et d’une gaieté folle… – Ce n’est pas la mort qui m’effraye, moi, c’est la souffrance… – Cela signifie que je ne te rends pas la vie heureuse !… Et voilà bien les femmes ! Adolphe arpente le salon en déblatérant ; mais il est arrêté net en voyant Caroline étanchant de son mouchoir brodé des larmes qui coulent assez artistement. – Te sens-tu malade ? – Je ne me sens pas bien. (Silence.) Tout ce que je désire, ce serait de savoir si je puis vivre assez pour