6 Matty gardait à son père une rancune tenace de cette entorse si malencontreuse, car, sans elle, M. de Combayre serait accouru près de sa fille, et Gilles, pensait-elle, n’aurait pas eu de prétexte pour demeurer à Menafi. Aussi se refusait-elle obstinément à répondre aux lettres tendres et inquiètes qu’il lui écrivait plusieurs fois par semaine. C’était M. de Cesbres qui assumait cette tâche et s’en acquittait en quelques mots brefs et froids. Chose étrange ! lui qui considérait avec l’ironique et dédaigneuse insouciance du dilettante toutes les compromissions, les misères et les lâchetés humaines, se sentait prodigieusement irrité par l’acte de François de Combayre, abandonnant sans façon sa femme et son enfant. Il en voulait à son cousin – il lui en voulait surtout de la tristesse que