L'essence de la vie

683 Words
L'essence de la vie« Il y a quelque chose d'immuable en moi, c'est vers cet endroit que je dois regarder ». Cette nuit-là, je restais dormir chez Oktan, dans la petite chambre de passage. Je l’utilisais un peu comme la mienne pour y avoir séjourné très souvent. J’avais conscience de devoir rester ici quelques jours. Sans en connaître la destination, l’impression naissait qu’après ce moment je prendrai enfin mon envol. Maintenant détermine mon futur. Avant de m’endormir, je consultai mes notes pour y glaner des idées complémentaires. Après un instant, assis sur ma natte je regardai la bougie face à moi. Derrière elle, quelque chose avait changé, se distinguait. Il y avait un livre supplémentaire sur l’étagère, il ressortait à peine des autres. Il semblait posé là pour qu’on le regarde, comme s’il s’impatientait de m’appeler. Je me relevai et le pris. Sur la première page était marqué « L’éclaireur » et en dessous, « les secrets ». Par respect, à la vue du titre, je n'osai à peine le consulter. Oktan ne pouvait pas avoir posé ce livre par hasard ; il l’avait laissé intentionnellement, c’était évident, et ça ne pouvait être que pour moi. J’ouvris le livre mais la première page était vide, puis la deuxième, et ainsi de suite. Il ne contenait rien, juste un titre et un sous-titre en couverture. « Je ne comprends pas, on dirait un livre qui n’a pas encore été écrit… » Puis des pensées vinrent à moi, des souvenirs… « Quand c’est le moment, l’éclaireur est l’homme qui nous met en relation avec notre source. Il peut aussi nous éveiller au monde d’en haut. Il réveille nos qualités et s’en va lorsqu'il pense avoir rempli sa mission. Dans ce pays, il a un rôle très particulier. On peut le rencontrer partout, à tous les niveaux de la société. Il éclaire et donne un sens nouveau à notre vie. Sa présence procure de grands changements intérieurs. » La présence de ce livre, entre mes mains, m’interrogeait sur ma venue ce jour-là, et, surtout, sur la volonté d’Oktan à mon égard. Souhaitait-il m’enseigner et donner un nouveau sens à ma vie ou bien davantage, me destiner à la vie d’éclaireur ? La venue de Teso n’était pas le fruit du hasard : quelque chose allait se décider pour moi à son retour. Peut-être changer de ville ou trouver une activité. Une multitude de questions me submergeait. Quand un virage se prépare dans notre vie, notre pensée s’active et recherche ce qui pourrait arriver pour se rassurer, elle n’aime pas l’inconnu. Ce que je ne sais pas est inconnu et par manque de confiance, je n’entends pas ce qui se dit en moi-même. Aussi dois-je apprendre à écouter, mais pour entendre quoi ? Spontanément, j’écrivis ces quelques lignes : « Je ne sais pas qui je suis, je ne sais pas toujours ce que je fais, mais j’essaierai de le faire, pour devenir celui que je suis. » Ce qui m’entourait allait changer : « il y a en moi quelque chose d’immuable et c’est vers cet endroit que je dois regarder. » L’après-midi qui avait précédé, j’avais médité sur la mémoire de mon corps. A présent j’allais observer ma nature profonde. « Quand, détendu, je regarde à l’intérieur de moi-même, j’y trouve tout d’abord des questions et des réponses. Mais je peux rentrer plus profondément, comme si je regardais celui qui regarde. J’y perçois cette nature profonde, sans question, ni réponse. Simplement ce que je suis. Un lieu immuable, de calme et de paix, l’endroit où j’existe, l’essence de toute chose. Ce que je découvre, c’est qu’au-delà de la pensée, quel que soit l’endroit d’où je regarde, j’y retrouve toujours mon essence. Ce que je suis ne s’exprime pas. Il est simplement là! » Un moment passa. J’écoutais et je commençais à comprendre : « La vie est une essence qui libère son parfum. Quand celui-ci n’est pas dénaturé, il génère l'harmonie ». Méditation « L’évidence ». D’ici, d’où que je sois, maintenant, je m’arrête et j’écoute. Une destinée m’attend, que je l’appelle bonne ou mauvaise ne me concerne pas. Je suis à l’écoute de ce qui vit en moi, j’ai confiance. D’ici, je commence et accomplis ce que je ressens. Le meilleur pour ce que je dois faire est là, je n’ai pas d’inquiétude pour maintenant. Je suis en paix dans l'action et dans l’inaction. Désormais, je ne fuis pas par de multiples pensées, je ne cherche pas d’excuses à ce que j’ai vécu ou ce que je ferai, je suis clair avec moi-même. Paisible et réceptif à ce nouvel élan de vie qui m’habite, loin de l’interpréter, je le laisse vivre et accomplis ma destinée. Je continue le cours de ma vie, dans l’esprit serein et la connaissance de l’évidence.
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