Descente aux enfers 1

1374 Words
Plus le temps passait, plus les contours de la relation d'Israël se dessinaient. Ils passaient énormément de temps ensembles. Tout allait bien du moins tant qu'Iris restait à la maison. En effet, Ismaël détestait savoir sa compagne dehors sans lui. Elle découvrait chez lui un côté jaloux qu'elle ne soupçonnât pas. Pour avoir le sentiment de la contrôler il l'appelait tout le temps quand ils n'étaient pas ensembles. Il pourvoyait à ses petits besoins d'étudiante. D'ailleurs Iris ne lui permettait pas d'en faire plus : elle ne souhaitait pas lui être redevable ce qui parfois agaçait Ismaël car pour lui certainement la jeune fille devait le tromper avec un garçon beaucoup plus jeune. Iris se sentait vraiment heureuse dans cette relation. Elle était tout simplement bien mais les difficultés ne tardèrent pas à arriver. En effet un jour la jeune fille appela celui qui était désormais devenu ‘‘son homme'' mais il ne décrocha pas. Après trois ou quatre appels, elle abandonna dans l'espoir que son bien aimé lui ferait signe. Elle avait préparé pour lui une soirée spéciale. Ça faisait presque cinq mois qu'ils étaient ensembles et à part les baisers passionnés, ils n'étaient jamais aller plus loin. Iris attendait que son homme soit plus entreprenant, malheureusement lui de son côté avait peur de la brusquer alors il attendait et elle aussi. Mais ce jour, elle voulait se donner à lui. Non seulement elle le désirait lui, mais en plus elle avait besoin de libérer toutes les tensions que lui avaient imposé les examens de fin d'année. Elle appela encore et se jura que pour la journée ce serait le dernier appel. Au moment de couper l'appel, - Allô. Fit une voix féminine au bout du fil. Iris vérifia si elle ne s'était pas trompé de numéro. - Oui allô. Bonjour madame. Est ce que je pourrais parler au propriétaire du téléphone ? Demanda Iris hésitante. - Il n'est pas là. C'est qui ? - Son amie Iris. Dites lui svp que j'ai appelé. - Hum tant que ce n'est pas son épouse, n'appelez plus. Et ce n'est pas la peine de prendre votre air supérieur. Vous comme moi nous sommes toutes des maîtresses. - Ok mer... Merci...Bonne journée mad... - ... La dame au bout du fil avait raccroché. **** Ce n'était pas possible. Ismaël ne pouvait pas être marié. Il ne pouvait pas la tromper. Il lui avait juré tellement de fois qu'il l'aimait, qu'elle était la seule femme dans sa vie et qu'avant elle, il n'avait jamais aimé une autre comme il l'aimait elle aujourd'hui. D'où sortait-il qu'il était marié et avait de surcroît une maîtresse. C'est impossible il devait y avoir une explication mais pourquoi ne décrochait-il pas son téléphone ? Et qui était cette fille ? pourquoi répondait-elle à sa place ? Tourmentée, perdue, déçue, mal dans sa peau, Iris s'allongea dans l'espoir que Morphée lui ferait une fleur en la prenant rapidement dans ses bras. Malheureusement pour elle le dieu du sommeil semblait occupé ce soir et tardait à frapper chez elle. Ismaël la faisait se sentir bien, à ces yeux, elle se sentait femme, désirable et aimée. Avec lui, elle pouvait se laisser allez, ses complexes devenaient sous ses regards des qualités des avantages des forces. Mais comment se faisait-il que cet ange cet homme qu'il avait sauvé presque d'elle-même et de la solitude dans laquelle elle s'enfermait soit aujourd'hui marié en plus infidèle. elle s'imaginait déjà maîtresse parmi tant d'autres mais comment cela avait-il pu passer sous ses yeux sans qu'elle ne s'en rendent compte ? elle était tellement obnubilé par les charmes de cet homme, qu'elle ne s'était même pas rendu compte que jamais elle n'était allée chez lui, que jamais il ne lui avait parlé de sa famille, jamais il n'avait fait allusion à une possible ou non union solide avec une femme. avait-il des enfants ? se demanda-t-elle intérieurement. Elle qui n'avait jamais souhaité être la maîtresse de qui que ce soit, comment pourrai elle se retrouver être aujourd'hui la maîtresse d'un homme dont elle était follement amoureuse. Dans quelle histoire l'avait embarquée le bel homme ? Dans quel bourbier se trouva t elle empétrée? - Vrrrrrrrrrrrr vrrrrrrrr vrrrrrrrrrr il était minuit et son téléphone se mit à vibrer, vibrer vibrer vibrer à ne plus s'arrêter. elle regarda et vit le numéro d'Ismaël s'afficher sur l'écran mais elle décida de l'ignorer. Une fois encore le téléphone se mit à vibrer et avec insistance elle ne voulut toujours pas décrocher l'appareil et se contenta encore de l'ignorer une nouvelle fois. Une dernière vibration plus courte que les autres arriva alors et Iris prit son téléphone entre les mains. «bonsoir princesse j'espère que je ne te réveille pas j'espère que tu vas bien je me suis déplacé je suis en mission hors de la ville désolé de ne pas te l'avoir dit même pour moi aussi ça a été une surprise on se verra à mon retour tu me manques je t'aime.» Quel menteur se dit-elle intérieurement même son je t'aime sonnait faux à présent dans son cerveau. «Je le déteste, je le hais il m'a trahie comment a-t-il pu me faire ça je ne lui avais pourtant rien demandé et lui-même il savait que je ne voulais même pas donner vie à cette relation comment a-t-il pu me traîner dans une pareille histoire ?» C'est sur ces pensées, ces questions, ces interrogations sans réponse que la jeune fille finit par trouver le sommeil bien que troublée, elle s'endormit quand même. Une semaine plus tard - Ma chérie on essaye de t'appeler depuis pourquoi ne prends-tu pas le téléphone ? Tes amies sont même passées ici qu'elles te cherchent partout. que se passe-t-il princesse ? - Bonjour maman je vais bien merci. Ne t'inquiète j'avais juste besoin de repos. - De repos et tu ne décroches pas ? Pourquoi ta voix est comme ça ? Tu as pleuré ? Tu es grippée ? Tu es sûre que ça va ? «Sacrée mama normalement c'est elle qui devait être la mère de Prude. Toujours à dramatiser les situations » pensa la jeune fille avec un semblant de sourire. - Je vais bien mama. Je passerai là-bas la semaine prochaine. Stp fais moi l'okok•. - Je t'attends hein et tu vas me raconter ce qui ne va pas. Je te connais c'est moi qui t'ai faite. Mes neuf mois de grossesse et tu me dis qu'il n'y a rien ? J'ai même demandé à Aris de passer là-bas. Je fais le poulet grillé, il va apporter ta part. - Ok merci petite maman bisou alors. Elle entendait sa mère énoncer un chapelet de paroles à l'autre bout du fil. Mme Zé était la mère africaine par excellence. Était comptable dans une société de la place et avait une position confortable dans la société mais elle avait quitté tous ces avantages sans regrets pour se consacrer uniquement à son époux et ses enfants. Et aujourd'hui sa joie était sans égale car pour elle, elle avait réussi à faire de tous ses enfants des hommes et des femmes accomplis avec des situations confortables. Elle se rejouissait souvent en disant que rien ne lui arriverait plus dans la vie à la mort qui n'avait pas de remèdes. Elle était la mère des docteurs, des enseignants, des capitaines de l'armée, des assureurs, des comptables et des médecins. Malgré cela, elle s'inquiétait pour chacun de ses enfants au même titre. Il lui suffisait de faire trois jours sans nouvelles qu'elle s'alarmait comme ci la fin du monde était demain. Iris était sa première fille et rêvait pour elle une vie un peu comme la sienne c'est-à-dire un mari, un boulot, des enfants et un coeur en or. ... - Iris ouvre ooooo c'est nous. Ah ! Les filles. Son chagrin avait fait qu'elle les délaisse un peu. C'est sûr, elles lui passeraient un savon. - Le petit ours c'est comment avec l'hibernation ? Mélanine l'appelait toujours ainsi quand elle sentait que ça n'allait pas. Mélanine avait ce don de voir les peines les plus silencieuses et les plus cachées chez ses amies et naturellement, elle avait toujours le mot qu'il fallait. - Bonjour les filles. Ismaël est marié.
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