Raoul, rendons-lui cette justice, offre dans sa personne je ne sais quoi de grand, de fantasque et d’extraordinaire qui veut un cadre. Ses ennemis ou ses amis, les uns valent les autres, conviennent que rien au monde ne concorde mieux avec son esprit que sa forme. Raoul Nathan serait peut-être plus singulier au naturel qu’il ne l’est avec ses accompagnements. Sa figure ravagée, détruite, lui donne l’air de s’être battu avec les anges ou les démons, elle ressemble à celle que les peintres allemands attribuent au Christ mort : il y paraît mille signes d’une lutte constante entre la faible nature humaine et les puissances d’en haut. Mais les rides creuses de ses joues, les redans de son crâne tortueux et sillonné, les salières qui marquent ses yeux et ses tempes, n’indiquent rien de débile da