CHAPITRE Ier
Shangaï – Les Concessions européennes – Zi-ga-Way – La mer JauneLe jeudi, 6 octobre, vers quatre heures du soir, j’abordai à Shangaï.Le jeudi, 6 octobre, vers quatre heures du soir, j’abordai à Shangaï. Ma première visite fut pour la Poste et le Consulat, où j’ai trouvé les lettres de ma famille et de mes amis.
Après le bain et le dîner, je parcours la Concession française : quelques maisons européennes, beaucoup de maisons chinoises, partout de grands établissements pour les fumeurs d’opium. J’en visite un ; la plupart des Célestiaux sont plongés dans le sommeil léthargique, qui leur procure de beaux rêves.
Le lendemain, grande fête pour l’Empire Chinois ; c’est la fête d’automne ; tous les habitants chôment. Pour moi, je vais visiter les églises et entendre la messe, à côté de l’hôtel. À droite sont les femmes, à gauche, les hommes. Quelques-uns font leur prière à haute voix, avec une cantilène à se boucher les oreilles. Le prêtre, à l’autel, est habillé en chinois, avec un bonnet à ailes pendantes, et les servants portent un chapeau de mandarin couvert de longs poils rouges.
Je passe à l’établissement ; les Pères sont tous habillés en Chinois, et paraissent fort drôles avec leur queue très mince, comparée à la belle queue des indigènes ; ils l’allongent avec de la soie. Le supérieur me fait visiter la maison ; elle comprend un externat de cent dix élèves de toute nationalité : Anglais, Américains, Français, Hollandais, Portugais, Malais, Allemands, etc. La langue qu’on leur apprend est l’anglais ; c’est la langue européenne parlée de préférence dans tout l’extrême-Orient.
Je fais une visite aux Pères Lazaristes qui ont ici une Procure. Le procureur, le Père Meugnot, m’accueille avec beaucoup de bonté ; nous avons des connaissances communes en France.
Je me rends ensuite aux principales maisons de commerce, pour lesquelles j’apportais des lettres de recommandation. Monsieur Bell me retient à dîner et me présente à sa femme et à deux messieurs, dont l’un, M. Fearon, est le frère de madame Frazer, jeune femme avec laquelle je m’étais trouvé, durant le trajet de San-Francisco à Yokohama. Madame Bell a ici un garçon de quatre ans, et quatre autres en éducation à Londres. Elle est à Shangaï depuis treize ans ; mais, chaque trois ou quatre ans, elle va revoir ses parents en Angleterre. Elle fait les honneurs de sa maison avec une grâce charmante.
Le dîner et le service sont princiers ; par là, les commerçants se dédommagent un peu de la triste situation qu’ils subissent au milieu de la saleté chinoise.
Les Français, ici, comme presque partout à l’étranger, sont la plupart coiffeurs, boulangers, cuisiniers, hôteliers.
Le Père Tournade me conduit en voiture à Zi-ga-Way, à dix kilomètres dans la campagne. La route est bordée de cercueils posés sur le sol et de tombeaux formés de pyramides de terre. Les cercueils sont en bois, épais de dix centimètres, bien travaillés, souvent sculptés et dorés ; ils coûtent de dix à cent piastres ; (la piastre vaut 5 francs).
Chaque Chinois tient à avoir son cercueil et se le procure avant sa mort : Un fils bien élevé fait cadeau à son père d’un beau cercueil. Comme ils sont hermétiquement fermés, ils ne présentent pas de danger pour la santé publique, et on les laisse sur la route quelquefois des demi-siècles ; on attend d’en avoir un grand nombre pour plus de solennité dans les funérailles.
Dernièrement, le père Tournade fut invité par une famille chrétienne à une cérémonie de ce genre. Il y avait huit cercueils : les grands-pères, grand-mères, etc., que personne des survivants n’avait connus.
Les parents font de grandes lamentations ; ils rappellent l’âme des morts : « Reviens à nous, disent-ils avec d’abondantes larmes, nous te soignerons bien, nous te ferons de beaux habits. »
Les païens mettent toujours sur les cercueils des papiers d’argent en forme de lingots, afin que le mort puisse payer le passage de tous les fleuves, dans le grand voyage.
Lorsque le cercueil est déposé dans une fosse, on élève dessus une pyramide en terre plus ou moins grande ; la campagne en est couverte.
À un certain endroit, nous voyons des débris de statues ; ce sont les ruines du tombeau d’un célèbre mandarin qui vécut, il y a deux ou trois siècles, et qui fut converti au christianisme. Dix ans après sa mort, il fut condamné à la décapitation. C’est la plus grande infamie qu’on puisse subir en Chine, d’être ainsi décapité après la mort.
Dernièrement un Jésuite, depuis longtemps sous terre, fut décapité ; mais la famille du mandarin avait été plus habile : elle avait construit, pour son illustre membre, vingt-cinq grands tombeaux en diverses parties de l’Empire ; elle avait ainsi soustrait le corps et dépisté les autorités.
Par-ci par-là, nous remarquons certaines baraques à volets fermés ; ce sont des fumeurs d’opium ; il leur faut l’obscurité.
Nous apercevons aussi deux camps de soldats chinois, et dans le lointain une célèbre pagode à plusieurs étages. À une certaine distance se trouve, sur une colline, un pèlerinage renommé, où les chrétiens accourent tous les ans par milliers.
Mais nous voici à Zi-ga-Way.
C’est un ensemble d’établissements qui se sont développés peu à peu.
Au centre est un couvent de Carmélites venues de Laval. Il paraît qu’elles remplissent bien leur mission.
Zi-ga-Way réunit huit cents personnes. D’un côté sont les garçons : trois cents apprentis et cent étudiants parmi lesquels plusieurs païens.
Avec les petits sous de nos enfants de France, on ramasse ici des milliers de bébés dans les champs, dans les rues ; mais, maintenant, ils sont le plus souvent apportés par les parents même aux établissements catholiques.
En général, ce sont des estropiés, bossus, aveugles, boiteux, ou des filles, dont les Chinois se débarrassent presque toujours ; peu survivent ; ceux qui paraissent forts sont mis en nourrice, moyennant trois francs par mois, ou sont nourris au biberon. Quand ils sont un peu grands, ils entrent à l’orphelinat, fréquentent l’école et, vers huit ou dix ans, on les met dans un atelier.
À Zi-ga-Way, il y a des ateliers de menuiserie, de sculpture et de peinture, de cordonnerie chinoise, de tailleurs, de lithographie et d’imprimerie européenne et chinoise.
J’ai vu faire à ces jeunes enfants de magnifiques statues en bois. Ils copient aussi sur toile, avec une exactitude remarquable, les tableaux de Raphaël et autres grands maîtres. Très forts pour l’imitation, ils le sont moins pour l’invention.
À l’imprimerie, j’ai vu tirer un journal hebdomadaire chinois à un sou.
Les Pères ont traduit Confucius en latin. L’ouvrage porte en regard le texte chinois. Le tout donne cinq beaux volumes in-8°. On reprochait aux Jésuites de ne plus faire rien de sérieux, contrairement à ce que leurs Pères avaient accompli ici dans les siècles passés : c’est pour répondre à ce reproche que vient de paraître ce travail remarquable.
Les Chinois impriment au moyen de planches stéréo typiques gravées sur bois des deux côtés. Ce système est employé à Zi-ga-Way, mais là on se sert aussi de caractères mobiles en plomb, et pour eux les cases sont innombrables ; les caractères chinois étant au nombre de plus de quatre-vingt mille, il faut en connaître au moins cinq mille pour savoir un peu lire.
Les cordonniers collent et recollent toutes sortes de vieilles toiles pour les semelles des souliers chinois ; elles ont deux centimètres d’épaisseur ; le dessus du soulier est en soie noire.
Nous passons au compartiment des filles. Elles sont quatre cents confiées à la direction des Sœurs. Ces religieuses ont un pensionnat qui compte cent élèves, dont quelques-unes encore païennes.
Les parents viennent, vers l’âge de sept ans, leur plier et casser les quatre petits doigts des pieds, ne laissant libre que l’orteil ; et ils leur serrent les pieds de manière à les empêcher de croître. Une femme, sans les petits pieds, ne trouve pas à se marier. Ces pauvres enfants souffrent, pâlissent, contractent des plaies, des maladies, et quelquefois elles en meurent ; en tous cas, elles restent estropiées pour la vie et marchent comme des canards. Les orphelines sont exemptes de ce martyre.
Les filles s’occupent de divers métiers, mais elles sont plus spécialement vouées au travail du coton. Elles l’égrènent, le cardent, le filent et le tissent. Elles font aussi de belles broderies de soie. Il n’y a pas de travail, difficile ou compliqué, qu’elles n’arrivent à imiter parfaitement ; mais si on ne les prévient, elles copient aussi bien le défaut qui pourrait se trouver au modèle.
Les plus sages, parmi les jeunes filles orphelines, sont dressées comme catéchistes, et on leur apprend la médecine. On les établit deux par deux dans les villages ; elles y font l’école, soignent les malades, surtout les enfants. Elles forment déjà ici une congrégation de quarante membres.
Celles qui sont appelées au mariage, épousent les orphelins ; il y a déjà deux villages chrétiens autour de Zi-ga-Way. Les Pères donnent du travail à toutes ces familles.
Nous nous rendons à l’observatoire qui est un des plus complets du monde. Un Père français et un hollandais y consacrent tout leur temps. Leurs observations et leurs écrits sont prisés dans le monde savant. Ils venaient d’installer un magnifique météorographe, arrivé de Paris. Ils prévoient facilement les typhons, et en donnent avis aux navigateurs qui en tiennent compte. Un appareil fort ingénieux, placé dans une chambre obscure, au moyen de la photographie, cherche à pénétrer les mystères du magnétisme.
À la nuit, je rentre à Shangaï, à l’hôtel des Colonies, bien content de ma journée.
Le 8 octobre, le père Lazariste se fait mon cicerone, et me conduit à la Concession américaine visiter l’hôpital tenu par les Sœurs de Saint-Vincent de Paul. C’est plutôt une maison de santé.
En première classe, les malades ont une chambre séparée et payent trois taëls par jour (20 francs environ), soins, nourriture et médecin compris (la visite d’un médecin coûte ici 5 taëls, environ 35 francs). À la seconde classe on paye moitié moins, mais on est dans de petites salles à plusieurs lits. J’ai vu là des malades de toutes les nations ; plusieurs avaient eu le choléra, et les survivants avaient été guéris par des injections de quinines dans les veines.
Nous passons au compartiment des Chinois et arrivons aux fumeurs d’opium. Il y en a qui n’ont pas encore vingt ans et qui sont déjà énervés par ce poison. Ils le fument pour faire de beaux rêves et recevoir une énergie factice ; mais, après un certain temps, ils perdent l’appétit et languissent ; on les guérit par l’assa fœtida et le quinquina, mais la guérison est plus difficile si, au lieu de fumer l’opium seulement, ils le prennent aussi en boisson. Cette d****e est fort chère : elle coûte 200 francs le kilogramme ; en sorte qu’elle ruine, non seulement la santé, mais aussi la bourse.
À côté de l’hôpital, la pharmacie des Sœurs a une porte qui donne sur la rue, et une antichambre où les Chinois viennent tous les jours en grand nombre faire soigner leurs plaies et recevoir des remèdes.
Les Sœurs font tout cela gratuitement, et de plus, elles accueillent et soignent les plus malades dans une grande salle qui en contient une quarantaine. Elles n’ont aucune allocation pour ce service volontaire ; elles y emploient leur superflu et les aumônes qu’elles recueillent ; les lits sont toujours tous occupés ; ils le seraient même si on en avait des centaines. Une Sœur chinoise assiste ses nationaux avec beaucoup de dévouement.
Au sortir de l’hôpital, je me rends au Comptoir d’escompte de Paris chercher de l’argent. On me propose la monnaie du pays : des lingots d’argent deux fois gros comme le poing. La monnaie nominale est le taël, qui vaut en ce moment 6 francs 44 centimes, mais elle n’a jamais été frappée. Je suis donc obligé de prendre un carnet de chèques ; mais je ne sais combien j’ai, parce que le taël varie de valeur selon les provinces.
Impossible de porter de la petite monnaie du pays ; une piastre (5 francs) vaut 1140 sapèques, de quoi charger un homme ; il faudra que dans les diverses villes, je vende mes chèques à des banquiers chinois contre la monnaie qui aura cours dans ces villes. À Shangaï, le prix du taël varie chaque jour et le mandarin vient d’émettre une proclamation pour en défendre la spéculation.
Après-midi, je vais rendre visite à monsieur Bourré, ministre de France à Pékin. Il est encore à table et ne peut me recevoir. Alors, je vais visiter la ville indigène.
Elle est entourée de grandes murailles crénelées.
Aux portes, on expose les pauvres prisonniers avec la cangue. Les rues sont étroites comme à Venise, mais sales et mal pavées ; les maisons sont en bois et enfumées ; le rez-de-chaussée est occupé par des magasins de toutes sortes.
Les restaurants étalent des comestibles peu appétissants : il faut boucher son nez. On vend des œufs salés de canard, si noirs qu’on les dirait pourris, et des poissons littéralement corrompus. Le Chinois trouve tout cela bon pour assaisonner son riz.
Je ne sais où dorment les gens, où résident les femmes qu’on ne voit presque pas.
Dans quelques rues, on voit un âne dans chaque magasin ; il paraît qu’il doit tourner certaines manivelles.
Nous traversons plusieurs pagodes ; elles ont toutes un four à côté. Les Chinois y brûlent les lettres qu’ils écrivent à leurs parents décédés.
Dans les endroits où il y a un peu de place, des jongleurs avalent toute sorte de choses et attirent les curieux.
Dans les maisons de thé, je ne vois pas fumer l’opium ; l’autorité chinoise le défend là où elle a juridiction.
Nous sortons de la ville et, après une demi-heure de marche dans le faubourg, nous arrivons à la cathédrale. Elle est solidement bâtie en briques et entourée de vastes bâtiments avec portiques ; là les Pères ont un petit séminaire avec quinze élèves et un externat avec deux cent cinquante écoliers ou écolières, car il y a deux mille chrétiens autour de la cathédrale. Le Père supérieur, qui est napolitain, nous fait visiter la maison.
Nous rebroussons chemin et arrivons à la rivière où je prends une barque qui me conduit au vaisseau-amiral la Thémis ; j’y voulais rendre visite à l’amiral Duperré, mais il était à terre.
9 Octobre. Ce matin, à neuf heures, notre petit vapeur de la Compagnie chinoise lève l’ancre ; et, me voici avec M. Cotteau, redescendant le Wang-poo, branche du Yang-tzé-kiang ou rivière bleue, qui est toute jaune.
Bientôt, nous quittons le Wang-poo et nous entrons dans la grande rivière. C’est la plus importante de Chine ; elle descend du Thibet, et arrive ici après 3 314 milles (environ 5 000 kilomètres) de parcours dans le Céleste Empire.
La rivière est parsemée de navires de guerre et de grands navires marchands, de toute nationalité. Les mails-steamers anglais et français sont plus grands que les navires de guerre.
Un grand nombre de jonques contiennent chacune toute une famille chinoise ; c’est leur maison ; la femme rame aussi bien que le mari. Ces jonques sont en partie couvertes comme les gondoles de Venise, et marchent au moyen d’une longue rame qui pivote au bord du bateau et dont le bout est retenu à la barque par une corde ; cette rame est simplement balancée dans l’eau.
Sur les petites barques, l’homme se tient assis à l’arrière ; et, de la main il dirige le gouvernail, pendant qu’avec les pieds, il fait marcher deux rames de forme presque européenne.
Comme moyen de transport, à Shangaï, j’ai trouvé quelques voitures avec chevaux ; les djinrikisha importés du Japon et une brouette à grande roue, portant aux deux côtés un siège qui sert aux personnes ou aux marchandises. Le conducteur, au lieu de tirer de l’avant, pousse par derrière en portant les deux brancards suspendus à son cou au moyen d’une lanière. Lorsque le vent est favorable, la brouette, dans la campagne, est garnie d’une voile.
On se sert aussi de palanquins qui sont nos anciennes chaises-à-porteurs ; mais ici, les brancards reposent sur les épaules des deux porteurs, au lieu d’être suspendus à une lanière.
Shangaï compte une population de plusieurs centaines de mille habitants. Les Chinois pullulent comme une fourmilière aussi bien dans la ville indigène que sur les Concessions.
Ces Concessions sont des terrains accordés aux nations française, anglaise et américaine. Les quelques centaines d’Européens qui y habitent ont construit de belles maisons en pierre, et les terrains restants sont loués aux Chinois qui y élèvent leurs maisons de bois. Les rues sont assez larges, et elles s’entrecoupent à angle droit. Un conseil municipal, composé d’Européens, nommés à l’élection, a soin de tout ce qui concerne les Concessions.
Les Anglais, toujours pratiques, ont tracé et planté sur le terrain, au bord de la rivière, un magnifique jardin public ; défense est faite aux Chinois d’y entrer.
Les Allemands qui augmentent ici en nombre, tous les jours, pendant que les Français diminuent, sont en instance pour obtenir aussi une Concession.
L’eau qu’on boit est celle de la rivière, mais il faut la bouillir et la filtrer. Une compagnie installe, en ce moment, de grands travaux pour le filtrage en masse et la conduite de l’eau dans les maisons.
10 Octobre, dans la Mer Jaune.
Elle est bien baptisé cette mer ; l’eau est toujours, jaunie par la rivière Yang-tzé-kiang qui s’y déverse.
Le Hwang-Ho, Rivière Jaune qui, il y a quelques années, débouchait au sud du promontoire Shan-Tung, a quitté son lit en 1870, pour se jeter à 100 milles plus loin dans le golfe de Pé-chi-li ; c’est là que nous la verrons demain. Elle vient aussi des montagnes du Thibet après un parcours de 2 620 milles (le mille terrestre anglais est d’environ 1600 mètres ; le mille marin 1852 mètres).
Nous avons environ 800 milles marins de Shangaï à Tien-tsin ; demain nous passerons le cap Shan-Tung pour arriver à Ché-fou ; puis nous entrerons dans le Pei-Ho pour le remonter durant 50 milles jusqu’à Tien-tsin ; nous comptons y arriver le jeudi 14 courant, pour repartir le lendemain pour Pékin.
Notre navire est rempli de missionnaires américains qui, avec leurs femmes, leurs enfants et leurs élèves, s’en vont à Ché-fou, Tien-tsin, Pékin. Tu pourras, sur la carte, suivre mon itinéraire.
Une quantité de petits oiseaux sont venus folâtrer sur nos mâts ; imprudents ! le navire les a portés en haute mer, et ils sont maintenant prisonniers. Ils courent partout sur le pont, mais un épervier vient les saisir jusque dans les cabines ; aussi, maintenant, ils se cachent et attendent de revoir la terre pour s’y sauver.