« Pierre Moreau, marchand de tabac, dépose qu’il fournissait habituellement Mme l’Espanaye, et lui vendait de petites quantités de tabac, quelquefois en poudre. Il est né dans le quartier et y a toujours demeuré. La défunte et sa fille occupaient depuis plus de six ans la maison où l’on a trouvé leurs cadavres. Primitivement elle était habitée par un bijoutier, qui sous-louait les appartements supérieurs à différentes personnes. La maison appartenait à Mme l’Espanaye. Elle s’était montrée très mécontente de son locataire, qui endommageait les lieux ; elle était venue habiter sa propre maison, refusant d’en louer une seule partie. La bonne dame était en enfance. Le témoin a vu la fille cinq ou six fois dans l’intervalle de ces six années. Elles menaient toutes deux une vie excessivement ret