VIII La comtesse d’Anglure Caroline de Vaux-Cernay, comtesse d’Anglure par mariage, était une des plus jeunes et des plus riches maîtresses de maison qu’il y eût alors dans la haute société de Paris. Élevée en province, au fond de la Picardie, par une vieille tante qui l’avait mariée au comte d’Anglure avant qu’elle eût atteint sa seizième année, elle avait consolé la bonne compagnie de la grande éclipse de Mme de Gesvres, en ouvrant son salon presque à la même heure où la marquise fermait le sien. On trouva chez la comtesse d’Anglure la même élégance, le même goût et à peu près le même monde que chez Mme de Gesvres ; seulement, celle qui faisait les honneurs de ce salon ne ressemblait en rien à Bérangère. Elle n’en avait ni la beauté matte et arrêtée, ni la coquetterie toujours sous les