XII Le premier repas du convalescentLe messager que Léon avait envoyé à Moret ne pouvait pas y arriver avant sept heures. En supposant qu’il trouvât ces dames à table chez leurs hôtes, que la grande nouvelle abrégeât le dîner et qu’on mît aisément la main sur une voiture, Clémentine et sa tante seraient probablement à Fontainebleau entre dix et onze heures. Le fils de M. Renault jouissait par avance du bonheur de sa fiancée. Quelle joie pour elle et pour lui lorsqu’il lui présenterait l’homme miraculeux qu’elle avait défendu contre les horreurs de la tombe, et qu’il avait ressuscité à sa prière ! En attendant, Gothon, heureuse et fière autant qu’elle avait été inquiète et scandalisée, mettait un couvert de douze personnes. Son compagnon de chaîne, jeune rustaud de dix-huit ans, éclos dan