Je ne me rappelle plus ce que je fis, où j’allai après avoir quitté le Lido, ni à quelle heure et quel degré de calme j’avais reconquis quand je me décidai à regagner mon bateau. Je sais seulement que, dans l’après-midi, quand l’air était embrasé par le couchant, j’étais devant l’église des Saints-Jean-et-Paul, regardant la petite tête aux mâchoires carrées de Bartolomeo Colleoni, le terrible condottiere si puissamment campé sur son cheval de bronze, au-dessus du haut piédestal où le maintient la reconnaissance de Venise. La statue est incomparable, la plus belle des figures équestres qui soit au monde, à moins que celle de Marc Aurèle, chevauchant, plein de bienveillance, sur la place du Capitole, ne lui soit encore supérieure. Mais je ne pensais pas à tout cela ; je me trouvais simpleme
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