V Après une excellente nuit, tous les passagers de l’arrière se retrouvent sur la dunette à huit heures. La mer est calme, on entre dans les bouches de Bonifacio. Un groupe s’est formé autour de miss Grace et de son amie. La jeune fille est fraîche comme la rosée du matin, ses joues, fouettées par la brise, se colorent d’un sang jeune et généreux, ses yeux étincellent. Il faut bien que la mer soit l’élément naturel du peuple anglais : voilà une enfant qui navigue pour la première fois de sa vie ; non seulement elle ne sera pas incommodée une minute, mais elle n’a pas même le souci du danger. Lorsque je vins me mêler à sa cour, on raisonnait sur le naufrage de la Sémillante, cette malheureuse frégate dont le tombeau se trouvait précisément sous nos pieds. Ces souvenirs donnent à penser aux