IIArrivé devant, le restaurant, il s’enveloppa de sa redingote et rabattit son chapeau sur son visage, de manière à ce qu’on ne pût le reconnaître tandis qu’il montait l’escalier et entrait dans le cabinet où nous nous installâmes pour dîner. Carême mit un soin minutieux à écrire le menu de notre repas. Il choisit surtout certains mets difficiles à confectionner ; je voyais, tandis qu’il se livrait à cette œuvre importante, ses lèvres s’entrouvrir par un sourire malin. Quand il eut terminé, il me dit en se frottant les mains : – Nous allons voir un peu comment mon ancien élève se tirera de l’épreuve à laquelle je le soumets. Puis il ajouta : – En attendant le dîner, il faut que je vous conte une histoire où la cuisine joue un rôle. Il s’accouda sur la table, tira sa tabatière, huma u