II LES BOULEVARDIERS. Le tombereau de chaque matin qui passe enlevant le papier noirci de la veille, emporte dans ces sordides amas, parfois, des ouvragés de prix. La petite presse surtout fournit ces joyaux. On y trouve, – pas tous les jours, ni toutes les semaines, mais encore assez souvent, – de véritables bijoux, des pages allègres, fines, éloquentes, honnêtes, d’un excellent bon sens, presque d’un excellent français. Enfin tous les mérites y sont, sauf l’accent de nature. Paris n’a point de nature. Mais l’inspiration est d’une âme bien faite, le travail révèle une main d’ouvrier ; et dans ce faire consommé, l’on saisit encore un parfum de jeunesse. Les théâtres offrent quelque chose d’analogue. On voit des actrices jeunes. Sans doute, elles ont du fard. Cependant le fard n’a pas en