I LE THÉÂTRE. Le goût du théâtre, l’un des grands traits de la décadence romaine, se développe dans la même proportion qu’il s’avilit. L’es scènes publiques se multiplient et ne suffisent pas. On a des acteurs de société, des acteurs de famille, des acteurs de caserne. Parmi les passions de la démocratie, aucune n’est plus furieuse et plus générale que le besoin de la mise en évidence ; et ce qu’elle inspire de plus bas est ce qui réussit davantage, la démocratie n’admirant volontiers que ce qu’elle a le plaisir de pouvoir en même temps mépriser un peu. Les enseignes pompeuses, les réclames, les charlataneries grotesques et effrontées, le théâtre, tout cela se tient, et tout cela fait bon marché de la dignité humaine. Un peuple de démocrates est un peuple d’histrions. L’histrionnerie mon