Livre secondAussitôt que le grand-duc Fédor eut appris la mort de sa femme, il régla, par un sec billet, adressé à l’archevêque de Myre, que le deuil en serait de six mois, bien qu’il ne le prît pas lui-même ; qu’aucun de ses enfants ne draperait, mais seulement un deuil d’habits, porté par les princesses en violet, selon l’ancienne mode royale ; et que, en attendant l’entier achèvement du tombeau superbe que Son Altesse se bâtissait à grands frais, au fond des gorges de la Jagodna, le corps serait porté, sans cérémonie, dans les caveaux de Sainte-Justine. La pompe funèbre fut donc modeste. Cette église Sainte-Justine, édifiée par le doge Venier, au milieu des jardins du palais, ne reçut, le jour des obsèques, outre les princes et princesses, que les femmes et quelques vieux pêcheurs de S