Le chien ignorait tout des thermomètres. Sa notion du froid n’avait point la précision des calculs humains. Mais, en son cerveau rudimentaire, une crainte vague naissait, qui l’écrasait sous sa menace. La bête, angoissée, se glissait derrière l’homme, silencieuse, interrogeant ardemment tous ses gestes, comme si elle s’attendait, à tout moment, à le voir s’en revenir vers le dernier campement ou, s’arrêtant, chercher quelque part un abri, pour y construire un feu. Le husky connaissait la nécessité du feu, par un tel froid. En l’absence de la flamme bienfaisante, il eût du moins souhaité de se creuser un trou dans la neige, pour s’y tapir à l’abri de l’air. Son haleine congelée avait poudré d’un givre blanc et cristallin ses bajoues, ses sourcils et son museau. La barbe rousse de l’homme