– Mange, grand-père, tout ce que tu veux. Les moules ou les crabes. Il y en a quatre. L’enthousiasme paralytique du vieillard faisait peine à voir. Il s’assit sur le sable, aussi rapidement que le lui permirent ses membres raides, et tira des charbons ardents une grosse moule de rocher. La chaleur avait écarté les deux coquilles et la chair de la moule apparaissait, de couleur saumon et cuite à point. Entre le pouce et l’index, avec une hâte fébrile, le vieillard se saisit de ce succulent morceau et le porta vivement à sa bouche. Mais la moule était brûlante et, l’instant d’après, il la recrachait violemment, en poussant des hurlements de douleur. Des larmes se prirent à couler le long de ses joues. Les jeunes garçons étaient de vrais petits sauvages, et sauvage était leur cruelle gaiet