SUR LE TERRAIN Tout l’été, je fus intrigué par le genre d’existence que menait cette jeune femme. Mlle d’Ermeville — tel était son nom — devait avoir trente-cinq ans. Elle n’était point belle, mais infiniment séduisante, et de visage très doux, souvent un peu triste. Elle vivait seule, avec ses domestiques dans une petite villa située sur la falaise et ne fréquentait aucun des baigneurs de l’endroit. Mais deux jeunes gens d’une vingtaine d’années venaient alternativement chez elle du samedi au lundi. Jamais ils ne séjournaient ensemble. Avec chacun d’eux, durant ces deux jours, Mlle d’Ermeville se promenait ou causait dans son jardin. Puis la semaine se passait, et le samedi suivant, l’autre arrivait. Après d’habiles manœuvres, je réussis à entrer en relations avec cette mystérieuse pe