LE TOURNOI Cet été, ma fille Lauriane a pris vingt ans. Elle est grande, forte et harmonieuse. Sa beauté, plus encore que sa fortune, j’en suis sûr, et que l’éclat du vieux nom qu’elle porte, attirait de nombreux prétendants. Je résolus de la marier. Ma tendresse et mon respect pour elle m’interdisant de peser, si peu que ce fût, sur sa décision, je voulus qu’elle choisit dans des conditions de liberté telles que son choix pût être clairvoyant, raisonné, logique, en accord avec ses goûts, son imagination et son cœur. C’est pourquoi j’ouvris toutes grandes les portes du château à quelques-uns de mes jeunes camarades de cercle, aux amis de mon fils et aux amis des compagnes de ma fille. La rivière coule au bas du parc. La pelouse offre un tennis. Le golf s’étend sur de vastes prairies. Le