1k: Sustituir

1598 Words
Maria 36 c° Cali, Colombie "- Mi querida tu finis à quelle heure ce soir ?" Me demande ma tante maternelle.  "- Très tard." Je me contente de lui souffler en finissant de rincer le denier verre de la vaisselle.  "- Tu remplaces bien su colega?" Elle continue tout en nettoyant les fruits que son petit ami nous a apporté hier soir.  "- Oui mi tia." Je confirme en me séchant les mains sur mon tablier.  Je récupère vite mon sac avant de coller un b****r sur le front de ma tante. Je la salue très rapidement avant de quitter notre maison. J'arrange ma longue jupe et mon haut avant de monter dans la voiture de ma tante, Stella. Aujourd'hui est mon dernier jour de cours, je ne suis pas étudiante mais remplaçante. Je devais prendre mes vacances hier mais l'un de mes très chers amis ne peut pas se présenter à l'un de ses cours universitaires car sa femme vient de donner la vie. Donc je me suis portée volontaire pour le remplacer.  J'enseigne la littérature anglaise aux premières années à l'université. Il est enseigne la phonétique aux dernières années. Je démarre sans plus tarder après avoir arrangé ce qui me sert de frange.  Les jeunes de mon quartier me saluent avant de courir comme d'habitude derrière ma voiture. Je souris légèrement en saluant les vieilles abuelas qui passent devant moi. Dans mon quartier tout le monde se connaît. Depuis la mort brutale de mes parents et de mon grand frère ils se sont rapprochés de moi. J'ai grandi à leur côté après que mi tia m'a adopté.  Je ne me rappelle plus de ce qu'il s'est passé cette nuit-là. Je sais juste qu'on m'a retrouvé couverte de sang sous le corps de ma mère. D'après l'enquête mené par la police de Cali c'était un règlement de comptes. Ils disent que mon père et mon frère avaient trahi l'un des plus grand Cartel de Cali.  "- Déjà 10 ans..." Je soupire en passant devant la maison où je suis née. Je ne suis pas venue au monde dans un hôpital comme la plupart des enfants dans ce monde. J'ai grandi entre ces quatre murs et j'ai perdu ma famille dans cette même maison. Ce qui m'insupporte c'est que je ne me souviens de rien, même leur visage. J'inspire un bon coup avant de me concentrer complètement sur la route.  Je roule jusqu'à l'université le plus prudemment possible. Je ralentis à un feu rouge et profite pour boire un peu d'eau. Il fait chaud aujourd'hui pour ne pas changer. J'ai hâte de finir cette semaine de remplacement pour prendre des vacances. Je les mérite amplement. Je ne sais pas vraiment quoi faire cet été mais je vais sûrement passer mes journées à lire et à écrire. Si j'ai un peu de chance j'irai rendre visite à mi abuela à Palmira sans me faire descendre.  Il se trouve que la totalité de ma famille réside dans les villes les plus dangereuses de Colombie. Je ne comprends toujours pas pourquoi ils ont choisi ces villes. La majorité des jeunes se retrouvent mêlés à des histoires de Cartel. Les filles se prostituent. Et les plus chanceux d'entre nous arrivent à survivre dans cette jungle en s'accrochant à leurs études, comme je l'ai fait moi.  Je ne suis pas leur genre de personne a aimé l'école mais mi tia a insisté pour que je finisse mes études. Elle ne voulait pas me voir sombrer. Elle a bien fait car si je ne m'étais pas concentrée sur mes cours j'aurais tout fait pour venger ma famille. J'aurais lavé l'honneur des miens.  Arrivée je me gare à ma place. Je quitte mon auto mon sac en main. Certains de mes étudiants me reconnaissent et prennent le temps de me saluer. Je m'introduis dans le bâtiment A. C'est la première fois que je m'aventure ici. Dire que je donne cours des personnes plus vieux que moi me fait doucement rire.  Malgré le fait que je n'ai jamais aimé l'école il se trouve que j'ai un QI plus élevé que la moyenne. J'ai sauté plusieurs classes avant d'atterrir à l'université et de décrocher mon Master en langue étrangère. Par la suite j'ai été embauchée dans la même université où j'ai été diplômée.  J'avoue qu'au début de cette année je n'étais pas très confiante car je suis jeune. Je n'ai que 20 ans et les étudiants sont toujours surpris de me voir leur enseigner une langue étrangère. Une foule d'étudiant attend devant la porte de l'amphi. J'arrive à me faufiler jusqu'à la porte avant de l'ouvrir. Je rentre en premier avant qu'ils ne me suivent.  Je pose mes affaires sur mon bureau avant de sortir mon ordinateur de mon sac. Je branche la prise HDMI à mon Mac avant d'allumer le projecteur. Les étudiants prennent place en silence. Je sors mes feutres avant de relever la tête. Ils me fixent tous. Il ne faut pas que je leur montre que ça me terrifie sinon ils vont prendre un malin plaisir à m'écraser.  "- Bonjour !" Je commence en faisant un pas vers eux. "- Je suis votre remplaçant pour cette dernière semaine de cours avant vos partiels. Je suis Maria Rodriguez." Je me présente en soutenant le regard de plusieurs d'entre eux avant de récupérer le tas de feuilles que m'a transmis mon collègue avant son départ. "- J'ai compris que vous êtes en plein période de révision. M. Torez a fini son programme une semaine plus tôt et a décidé de vous aider avant vos examens." Je continue en faisant passer les copies.  La porte s'ouvre d'un coup avant qu'un groupe de gars ne rentrent. Ils passent devant moi sans s'arrêter. Ils empruntent les escaliers de l'amphi avant de s'assoir sur les places du centre. Je déteste ce genre de comportement.  "- Vous." Je les pointe du nez. "- Dehors." Je leur dis tout simplement.  "- ¿Con quién estás hablando?" Me demande le plus maigrichon d'entre eux un petit poignard entre les doigts.  "- À vous." Je le regarde droit dans les yeux. "- Vous allez gentiment sortir. Vous toquerez avant de vous excusez de votre retard." Je ne soucie pas devant son regard de tueur.  "- ¿Sabes a quién tienes frente a ti, cariño?" Se joint à lui un autre gars de la b***e.  "- Non et je n'ai pas envie de le savoir. Dehors." Je leur pointe la porte.  "- Eres demasiado inteligente para ser una putita." Ajoute le maigrichon.  Tout le monde se met à rire devant moi. Je me dirige vers la porte avant de l'ouvrir.  "- Dehors." Je me répète.  "- Orh t'as tes règles ou quoi ?" Souffle un troisième.  "- Somos los ángeles de la muerte et tu ne vas rien faire ma belle." Crie l'un d'eux en montrant son tatouage.  Tout le monde se tait. Certains quittent même la salle par la porte de secours. Le plus calme d'entre eux me lance un regard froid. Je ne baisse pas le regard et reste sur ma position. J'ai vu la mort devant moi ce n'est pas un tatouage qui va me faire peur. "- Soit vous sortez soit je m'arrangerais pour qu'on vous vire des examens." Je ne cède pas à leur menace. "- Hey tu vas te calmer sale p... !" Se lève brusquement le maigrichon avant de se faire arrêter.  "- C'est bon." Intervient, je suppose, leur chef avant de se lever.  Ils me tuent tous du regard avant de le suivre et de descendre. Ils passent tous devant moi avant de quitter la salle. Le plus réfléchi d'entre eux s'arrête devant moi avant de me regarder de haut en bas. Ils sortent tous de l'amphi avant que je ne ferme la porte. L'un d'eux toque avant que je n'ouvre.  "- Excusez-nous pour le retard princesa." Souffle le maigrichon avant de retourner à sa place.  Les autres font de même avant qu'on ne se concentre sur le cours. Nous passons les deux heures à effectuer des exercices et des dictées pour qu'ils se préparent à ce qui les attend. L'heure de cours enfin fini, je range mes affaires alors que les étudiants quittent la pièce.  "- T'en as dans le cul pour une crevette." Me souffle le meneur du groupe.  "- Je ne te permets pas." Je me tourne face à lui.  Il me surplombe de sa taille. Il est plus grand que moi bien que je porte des sandales à talons. Je le regarde droit dans les yeux alors qu'il croise ses bras devant moi. Il est musclé et ce simple mouvement ne fait que le prouver.  "- Ne bave pas chéri." Il me susurre en se penchant légèrement vers moi.  "- Tu también." Je finis en reculant.  "- Bye Bye Mi Maria." Il me souffle avant que je ne quitte l'amphi sous ses yeux.  Je passe devant los ángeles de la muerte avant de me diriger vers les toilettes. J'ai besoin de me rafraîchir. Torez m'a bien fait comprendre qu'il ne faut pas hésiter à leur tenir tête pour qu'ils me respectent. C'est très risqué ce que je viens de faire mais je n'ai pas peur d'eux.  Je me passe de l'eau sur le visage avant d'attacher mes longs cheveux noirs dans un chignon haut. Je récupère un ruban que j'avais mis dans mon sac avant de le passer autour de ma tête. Je me fixe dans la glace avant d'inspirer et expirer un bon coup.  "- Je sens que la journée va être longue." Je soupire avant de quitter les toilettes. 
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