Douzième aventure Comment l’oison ne demeura pas à qui l’avait acheté, et comment Primaut ne put attendrir Mouflart le vautour. Retournons maintenant à Primaut qui se complait à regarder l’oison, avant de le manger. Par où commencera-t-il ce repas délicieux ? Par les cuisses ? Non : la tête est plus délicate, et puis, s’il s’en prenait d’abord aux pattes, il n’aurait plus pour aborder les meilleurs morceaux. Comme il suivait ce raisonnement, sire Mouflart le vautour faisait dans les airs sa ronde accoutumée. Il aperçoit Pramaut perdu dans la contemplation de son oison, et lui qui n’avait mangé de la matinée, profite de l’occasion, descend, avance les ongles et vous happe la lourde volaille. Primaut, à la rigueur, eût pu le prévenir ; mais il avait espéré du même coup retenir l’oison et l