Neuvième aventure Où l’on verra comment Renart conduisit son compère à la pêche aux anguilles. C’était peu de temps avant Noël, quand on pense à saler les bacons. Le ciel était parsemé d’étoiles, il faisait un grand froid, et le vivier où Renart avait conduit son compère était assez fortement pris de glace pour que l’on pût en toute sécurité former sur lui des rondes joyeuses. Il n’y avait qu’un seul trou, soigneusement entretenu chaque jour par les paysans du village, et près duquel ils avaient laissé le seau qui leur servait à puiser de l’eau. Renart, indiquant du doigt le vivier : « Mon oncle, dit-il, c’est là que se tiennent en quantité les barbeaux, les tanches et les anguilles ; et précisément voici l’engin qui sert à les prendre. (Il montrait le seau.) Il suffit de le tenir quelq