Ce qu’apporte Nick dans la famille Bermann

4069 Words
À chaque fois que la famille était réunie , il n’y était pas, même pour manger, il restait dans sa chambre, attendant que tout le monde ait quitté la table pour descendre prendre sa nourriture. Arriva un jour où Bermann l’exigea de passer à table et avec son violon, il descendit car, de cet instrument, il ne s’en détachait jamais. Ce qui avait surpris Bermann mais, pas le déranger pour autant. Bien qu’il ne le connaissait pas, il respectait la décision de son épouse et voulait faire de son mieux en tolérant les caprices de Nick afin de ne pas le nuire. Marianne, elle, essayait toujours de lui parler pour qu’il se sente à l’aise, elle avait peur qu’il ne se plaise chez elle… - Pourquoi tu restes toujours enfermer ? Il n’y a pas que ta chambre, tu sais ? La maison est très grande. Dit Marianne en lui caressant le visage. En lui prenant la main, elle le fit visiter la maison. - Ça va ? Continua Marianne - Oui, ça va. Répondit Nick en ânonnant. - Tu ne parles jamais de toi et de ta famille, pourquoi ? Est-ce si douloureux tes souvenirs d’eux. - On a tous un moyen pour refouler nos sentiments Madame. - Quand vas-tu arrêter de m'appeler madame ? J’ai assez de subalterne pour le faire. - Je ne sais même pas encore si je vais rester et vous voulez déjà que je m’y attache ? - Je souhaite que tu restes. - Si par des souhaits on pouvait vivre heureux, je bâterais le record de la personne la plus heureuse à l’instant. - Qu’as-tu vécu mon enfant, pour être aussi mystérieux ? - Ce qu’un enfant de mon âge, n’aurait pas dû vivre. Du toit de la maison, Nick a fait de son endroit préféré, il y passait son temps à jouer du violon. Un matin, en sursaut d’un cauchemar, il se réveilla, l’esprit encore hanté par le souvenir de sa famille, le corps ruisselé par une sueur froide le rendant humide, les yeux affolés, se leva du lit en allant scruter les autres chambres, espérant apercevoir ses parents entrain de dormir. Soudain, il reprit ses esprits, alla sur le toit de la maison, joua ses morceaux préférés, parmi lesquels se trouvait le morceau préféré d’Arthur, le fils perdu de la famille Bermann. Ce morceau, Bermann et son épouse prenaient soin de l’écouter, le souvenir de leur fils resurgissait à nouveau, quoiqu'il soient attristés par la tragédie, ça leur faisait du bien de s’en rappeler. Mais, pour Leïssa, c’était tout le contraire, elle s’était mise en colère, monta sur le toit, avec fureur, elle s’approcha de lui, prit le violon pour l’écraser contre le sol… - Peux-tu arrêter ce morceau ridicule ? Cria-t-elle. En ânonnant, Nick le faisait signe de la main, lui demandant de se calmer… - Attends ! J’échangerai ma vie contre ce violon, ne fais pas ça s’il te plaît. Je sais que ma présence ici, te dérange, je te promets de partir mais, n’écrase pas mon violon. Supplia Nick les yeux trempés de larmes. Avec pitié, Leïssa regarda Nick, étant surprise de sa réaction, déposa doucement le violon sur le sol, courut vers sa chambre et pleura. Nick, de suite, s’empressa de descendre , alla faire ses bagagee, il voulait s’en aller. Marianne l’ayant appris, essaya de l’en dissuader mais, en vain… - Vous avez donné votre parole en disant que vous n’essaieriez pas de m’en dissuader, vous faites tout le contraire. Dit Nick d’un air coléreux. - Par ce que j’ignorais que la raison qui te ferait partir, serait les caprices de ma fille. - Quelle que soit la raison qui me pousse à partir, la conclusion que vous devriez retenir c’est que… je ne me plais pas ici. Retenez-vous Madame, je ne mérite en aucun cas votre supplication. - Ma supplication ne vaut pas tant que ça, puisqu’elle ne suffise en rien à te convaincre de rester, voire ébranler ta ténacité. - Ne dites pas ça. Je refuse de rester dans un endroit où moi et mon bonheur ne pouvons y siéger. Je suis sincèrement désolé et merci infiniment pour cette générosité et cette bonté dont vous faites preuve à mon égard, Leïssa a la meilleure des mères. Jamais je ne vous oublierai et je vous serai éternellement reconnaissant. - T’es conscient que t’es entrain de me faire ton adieu ? Lui demanda Marianne d’une voix enrouée. - Ce qu’on redoute le plus, ce qu’on craint le plus, ce qu’on souhaite le moins finissent toujours par nous faire face. - Qui es-tu Nick ? J’aimerais avoir cette chance ! - De quelle chance parlez-vous ? - Celle de faire partie de ta vie ! Leïssa qui, voyant sa mère attristée, comprit à quel point Nick l’importait. D’un pas hésitant, elle avança, n’ayant pas la certitude d’y parvenir. - Attends Nick ! En soupirant, les yeux rougis, Nick se leva la tête et la regarda… - Je sais que je n’arrête pas de te causer du tort, de te blesser et le pire je t’ai fait pleurer, je vois à quel point tu comptes aux yeux de ma mère. - Me faire pleurer, était loin d’être le pire. Répliqua Nick. - Je m’en excuse sincèrement. Et, j’ignore comment te demander de rester. - Et pourquoi tu me demanderais de rester ? Par ce que je compte aux yeux de ta mère ? - Me traites- tu de fille sans cœur ? - Cela resterait quand même un acte réfléchi, pensé au bien-être de ta mère. - Alors, je te le demande. En réalité, je refuse d’être la personne qui te gâche l’avenir. - Et tu crois pouvoir me supporter quotidiennement ? - Je te promets de ne pas te nuire. - Je ne veux pas de promesse. - Comme tu veux, tu pourras jouer tout ce que tu veux. Nick regarda Marianne, qui lui demanda d’accepter en le faisant signe de la tête et en ayant peur qu’il refuse à nouveau. - C’est d’accord, je reste ! Répondit Nick en reprenant son air sérieux. - T’es sérieux ? Demanda Leïssa - Et pourquoi je ne le serais pas ? - Hmm, merci Nick, sérieusement, je m’en voudrais si à cause de moi, tu étais partit. - Tu progresses ! - Comment ça ? - Tu viens de m’appeler par mon prénom maintenant. - Cela reste à voir ! Répondit Leïssa d’un petit ton impertinent. Sur les valises de Nick, Marianne se précipita pour les remettre dans sa chambre. Enfin, Nick fait partit de la famille, soupira-t-elle. Pour lui faire plaisir, elle lui engagea un professeur de musique, lui proposa de l'emmener dans un magasin afin de choisir le violon de son choix ; en changeant d’humeur, Nick refusa, apparemment, ce violon à une histoire. - On dirait que c’est toute une histoire, Nick, pourquoi tu ne nous en parles pas ? Dit Leïssa. - Ne crois-tu pas que c'est le moment de nous parler un peu de toi ? Répondit Bermann en appuyant sa fille. - Dans une famille de classe moyenne, je suis né, il y avait mon père, ma mère et ma petite sœur. Elle n’était pas encore née que mon père était décédé, il était le seul à travailler et il était un excellent violoniste, c’est lui qui m’avait appris à en jouer, me rappelant toujours que « Tout ce qu’on ne peut pas, la musique le peut » J’avais 7 ans quand ma sœur était née, on accumulait des dettes, ma mère avait réussi à trouver un emploi mais, qui ne pouvait pas couvrir toutes les charges encore moins rembourser les dettes. J’allais à l’école malgré le tas lugubre des dèches quotidiennes car, jusque là, ma mère arrivait à nous soutenir. Mais, il s’est arrivé que ma petite sœur tombe malade, elle devait suivre des traitements, elle était atteinte d’un cancer au poumon comme votre défunt fils Arthur, qui lui empêchait de respirer, c’était mon éducation ou sa santé, j’avais arrêté l’école, et je devais aussi rester à la maison pour la surveiller quand ma mère allait travailler. Arriva le jour, où on ne pouvait plus répondre aux frais de ses traitements, j’avais pris mon violon, c’était la première la fois que j’allais jouer dans la rue, je comptais gagner de l’argent pour sauver ma sœur, c’était tout ce que je pouvais faire, j’avais paniqué à l’idée de savoir qu’elle risquait de mourir. J’avais passé des journées à jouer, sans manger, tout ce qui comptait c’était le rétablissement de ma petite sœur; des fois, je me sentais mal, affaibli et, je prenais peu soin de moi, je ne voulais que jouer et rien d’autre. On avait arrêté le traitement et elle souffrait énormément, on ignorait quoi faire pour parvenir à réunir assez d’argent, toute l’économie de ma mère s’était envolée, elle se mettait à pleurer, disant n’avoir pas assuré, je ne pouvais me permettre de réagir de la même manière, je me disais qu’aucunes larmes n’en apporteraient une solution, peu importe mon âge, j’étais le seul homme de la maison, je devais être fort et penser à trouver une solution, je m’étais dit que le sort de ma sœur reposait sur moi. Elle était là, si petite et innocente, je me demandais comment pouvait-elle endurer une telle douleur ? Elle n’avait rien fait de mal. Un clair matin, tôt, je m’étais réveillé pour aller gagner de l’argent à nouveau et elle m’avait demandé de rester à ses côtés, me disant qu'elle aura peur en mon absence. ma mère était déjà au travail. Je me mettais à jouer pour elle, me disant que ça la calmerait, le morceau dont j’ai l’habitude de jouer était son préféré, c’était devenu aussi le mien et c’est en sa mémoire que je le joue souvent. Dans un court instant, elle avait fermé les yeux, je m’étais arrêté, pensant qu’elle m’avait quitté « continue, ça me fait du bien, cela m’apaise un peu » disait-elle. J’avais continué, sans m’arrêter, je fermai les yeux et au bout de quelques minutes, avec sa douce main, elle me caressa le visage en me fixant du regard « Merci grand frère, ne vous torturez pas en disant que vous n’avez pas fait assez, dites-vous que ça devait se passer comme ça et vous le supporterez. Je t’aime et dit à maman que je l’aime aussi » « Tu la lui diras toi-même petit ange, elle adorera l’entendre » « Désolée, je doute d’en avoir l’occasion, je n’ai pas eu la chance comme la plupart des gens de vivre des et des années mais, j’ai eu la chance dont la plupart des fœtus n’ont pas eu et j’ai vraiment adoré mes séjours parmi vous. Je vais rencontrer papa, je l’embrasserai pour toutes les années dont je n’avais pas pu le faire et j’espère qu’il est aussi adorable maman. Adieu grand frère, vit pour moi ! » Avant de trépasser , elle avait sourit, comme débarrassant de tous ses maux, elle aimait lire et même les livres qui n’étaient pas pour son âge, sûrement elle serait la surdouée de la famille, elle s’appelait Sawa, elle était tellement intelligente. Près de son corps, j’étais resté, en continuant à jouer, c’était le seul moyen pour moi de surmonter tout ça, je m'attendais à ce que la musique m’apprenne à l’accepter, me pousser à me mettre au-dessus de cette souffrance et aujourd’hui encore, je me fie à la musique. Tôt, ma mère était rentrée, elle avait le sentiment que sa fille était partie, affolée elle avait franchi la porte, les yeux mouillés, je ne pouvais pas la retenir, je n’avais même pas essayé, puisque je n’avais pas arrêté de jouer et jusqu’à l’arrivée de l’ambulance, je continuais à jouer. Deux jours après l’inhumation, ma mère à son tour, était décédée. J’étais allé jouer et à mon retour, je l’ai vu, le corps glacé, étendu sur le sol, elle ne respirait plus, je ne savais quoi dire, quoi faire. Dans chacune de ses mains, elle tenait une photo de moi, de mon père et de Sawa et, un mémo trempé de larmes se trouvait à côté de son corps « Mon battant, certainement, tu es l’enfant qui a souffert le plus, la douleur mentale est plus dure que n’importe quelle autre douleur, dommage qu’une mère n’est pas toujours en mesure d’assurer le bonheur de ses enfants et c’est regrettable qu’une mère n’a pas la capacité de décider la vie que doivent vivre ses enfants, en leurs choisissant les épreuves auxquelles ils devraient les laisser faire face car, si c’était le cas, c’est la dernière que je t’aurais laissé endurer. N’arrête jamais de lutter, c’est clair que tu y es condamné alors, sois fort. Vit pour nous, comme je n’ai pas su le faire pour ton père et Sawa, ne te hâte pas à nous rejoindre. Je t’aime mon battant et je suis fier de toi. » A un moment, j’ai cru qu’elle s’était suicidée mais, c'est son cœur qui avait lâché. Le loyer a été réglé pour quelques mois de plus, j’avais un toit au dessus de la tête, dans le quartier, on m’avait aidé à l’inhumer. Ce violon, si usé que vous le voyez est tout ce qui me rapproche de mon père et pour les autres, je n’ai que des souvenirs. Tu pensais être la seule à souffrir Leïssa, à avoir de l’amertume, à t’asseoir et laisser tes larmes s’exprimées, j’ai vécu pendant que toi aussi mais, certainement le pire, ce n’est ni toi ni moi qui l'avons vécu. Dès fois on pense avoir souffert plus que l’autre, c’est faux, « chacun vit son pire à lui et souvent, on pense avoir laissé le pire derrière nous or, le lendemain on vit pire que ce qu’on a vécu ; on ne sait jamais quand on atteint vraiment le fond. Vous, vous avez eu de quoi payer les traitements de votre Arthur et ça n’a pas fonctionné; ça pouvait fonctionner pour ma petite sœur mais, nous n’avions pas eu de quoi les payer. Je ne cherche pas l’argent, je veux juste avoir la capacité de faire siéger mon bonheur, même dans mes malheurs, excusez-moi ! Nick se leva et entra dans sa chambre, la famille était très touchée par son histoire et depuis lors, Leïssa essayait d’être plus gentille avec lui. C’était son premier jour de classe, quoi qu’il ne connaissait personne, il n’était pas du tout timide, il n’avait que Leïssa, il regardait partout, et attirait l’attention de tout le monde. Leïssa se sentait gênée, lui laissa seul en allant retrouver ses amies. Avant la mort de son petit frère, elle était une fille très studieuse, gentille, intelligente, polie, mais, elle avait changé, elle était toujours de mauvaise humeur, en colère et souvent contre elle-même. Les mauvaises filles étaient devenues ses fréquentations tout en méprisant les plus gentilles. - Pourquoi ne lui demandes-tu pas de venir s’asseoir avec nous, il est trop mignon. Disait une de ses amies - Cela ne vous dérangera pas les filles ? Demanda Leïssa - Bien sure que non, au contraire. En lui faisant signe de la main, Leïssa demanda à Nick de la rejoindre, et d’un court instant, il commençait à plaire à toutes les filles… Comme ça, il était devenu le roi de l’école. À chaque récréation, il était entouré d’un tas de jolies filles, les plus populaires, certains garçons l’enviaient un peu car, même leurs copines s’intéressaient à lui, même Leïssa ne pouvait pas trop lui parler à l’école mais, Nick ayant remarqué qu’elle se sentait abandonné, il lui accordait du temps de temps à autre. - Je vois que dans moins d’une semaine, t’as toutes les filles à tes pieds. Dit-elle - Il en manque une on dirait. Tu ne l’es pas toi. Répondit Nick en se vantant. - Tu es fou si tu crois que je vais te supplier pour être mon ami, cela ne m’intéresse guère. - Je n’ai jamais cru une chose pareille mais, puisque t’en parles… Tu n’es pas plutôt jalouse ? - Moi, jalouse ? De toi ? Tu te trompes grandement. - Si tu le dis, pas de raison de douter. Mais dis-moi, tu considères toutes les personnes qui t’adressent la parole comme étant tes amis ou celles qui le sont vraiment ? - Pourquoi cette question ? - C’est une façon de te dire qu’aucunes d’elles ne sont mes amies. L’amitié, c’est précieux et on ne saurait la résumer à des conversations par intermittence, à des attirances et encore moins à des intérêts à première vue. Jusqu’à présent, je ne me suis pas encore fait des amis. - Tu ne me considères pas comme une amie ? - Vraiment, tu oses me poser la question ? - Et pourquoi pas ? - La considération devrait être réciproque tu ne crois pas ? - C’est le cas ! - Mais, tu viens de dire… - Oublie ce que je viens de dire, et écoute ce que je te dis maintenant : tu veux être mon ami ? - Pourquoi ce changement si soudain ? T’as peur qu’on prenne ta place ? - Sincèrement, tu te prends pour qui ? Demanda Leïssa en soupirant. - Je plaisante ! Mais, je dois m’assurer que tu le veuilles vraiment. - Je le veux vraiment. - Et pourquoi ? - Tu sais quoi, laisse tomber, on dirait que je suis en pleine interrogation et juste pour devenir ton ami. J’imagine que si c’était pour devenir ta copine, il y aurait un tas de dossiers à remplir et un contrat à signer. Répondit Leïssa ironiquement. Un matin, Leïssa, après avoir pris sa douche pour se rendre à l’école, d’une humeur massacrante, elle disait au revoir à ses parents, sans prendre son petit déjeuner, elle monta dans la voiture et refusa à ce Nick monte la même voiture que lui. « Je ne désire pas partager mon siège. » dit-elle. Il avait de l’argent en poche, jusqu’à la station de bus, il marcha et se rendit à l’école, sans laisser Marianne l’apprendre. De loin, il apercevait Leïssa, ne laissant personne l’approcher même pas les filles avec lesquelles elle passait son temps. Par intermittence, elle regardait une photo qu’elle tenait dans sa main et s’attrista. - Je peux te tenir compagnie ? Je peux t’aider ? Lui disait Laïka, une fille qui essayait toujours de l’approcher et qu’elle repoussait à chaque fois. - Après tous mes mépris, tu voudrais m’aider ? Mais non, je n’ai pas besoin de ton aide, c’est assez clair que je me fiche pas mal de ton amitié. Répondit Leïssa. - Les vrais amis sont ceux qui nous soutiennent surtout quand on va mal, où sont les tiennes ? Regarde un peu là-bas, elles auraient du être là avec toi, à partager tes peines mais, qu’est ce qu’elles font ? Elles rigolent… - C’est moi qui leur ai demandé de me laisser seule. - Non, c’est clair qu’elles se fichent pas mal de toi. Mais, sache une chose, le jour où tu auras besoin d’une vraie amie, je serai là, je suis vraiment désolée que tu souffres autant, j’aimerais vraiment t’aider mais, tu me repousses. Elle avait regardé de l’autre côté, et elle aperçut les filles qui rigolaient, on avait sonné et elle était rentrée en classe, elle n’avait pas pris la place habituelle, ne pouvant pas être attentive aux cours. Assise dans un coin, elle commençait à pleurer, l’enseignante l’ayant aperçu s’approcha d’elle…. - Qu’as-tu ma princesse ? Tu n’arrêtes pas de pleurer. - Rien du tout Madame, j’ai juste envie de pleurer, ça ne vous arrive jamais à vous ? Répondit-elle. - Pourquoi tu mens ? - C’est évident, par ce que je refuse de vous en parler. - Tu doutes que je puisse t’aider ? - S’il existait, ne serait-ce qu’une possibilité, crois-moi je vous en parleriez même en absence d’une demande. - Son copain lui a laissé tomber. intervint Lens un camarade de classe. De son siège, Leïssa se leva et lui cogna en plein visage, elle était tellement furieuse, l’enseignante les prit et les ramena à la direction, leurs parents y étaient convoqués. Elle rentra chez elle, s’enferma dans sa chambre, ressassant les beaux souvenirs de son petit frère, elle écouta à nouveau l’enregistrement qu’avait laissé Arthur et s’endormit pendant des heures. Ses parents ne l’avaient pas grondés, c’était dur pour tout le monde car, à l’heure qu’il était, leur fils fêterait son anniversaire. Nick, lui, avait compris que Leïssa souffrait à cause de son frère, en rentrant à la maison, il se dirigea directement vers la chambre de Leïssa, le réveilla en plein sommeil afin de la soutenir… - Qu’est-ce que tu fais dans ma chambre ? Demanda-t-elle. - Tu ne peux pas t’enfermer comme ça, tu n’as rien avalé depuis ce matin, ne te tortures pas de cette manière. - Qu’est-ce que ça peut bien te faire ? Laisse-moi seule, et sors de ma chambre, personne ne t’a permis d’y rentrer. Cria-t-elle. Nick se leva de son lit, honteusement, il s’approcha de la porte, alla chercher son violon et lui dédia le morceau préféré d’Arthur… - À quoi tu joues ? Arrête ça s’il te plaît ! Hurla Leïssa en lui lançant l’oreiller. Quoi que la musique la rende plus nerveuse, Nick continua de jouer. Au bout d’un moment, elle n’en pouvait plus de cette douleur, s’approcha de lui, frappa son torse et reconnut qu’elle avait bien besoin de son aide. - Viens là ma belle. Dit-il en la prenant dans ses bras et la serra aussi fort qu’il pouvait. Ensuite, ils allèrent s’asseoir sur le lit et discuta… - Le soir où mon petit frère allait me quitter, j’avais une forte douleur dans la poitrine, j’avais essayé à maintes reprises d’ignorer la réalité pendant qu’au fond de moi, je savais qu’il ne lui restait pas beaucoup de temps, il n’arrêtait pas non plus de le dire. On a un souvenir en commun tout les deux, Arthur se trouvait aussi dans mes bras, quand il nous a quitté. Je me rappelle encore de sa douce et triste voix et les tendres mots qu'il me chuchotait à l’oreille après que je l’aie dit à quel point je l’aimais. « La meilleure sœur que je pouvais avoir, le meilleur amour que je pouvais recevoir ‘’ Leïssa’’ » disait-il en touchant sa poitrine gauche, c’était ses derniers mots. J’avais pleuré jusqu’à m’endormir à côté de son corps et, en me réveillant le lendemain matin, il n’était plus là et je m’étais rendue compte que jamais plus, il ne sera là. Deux jours après son inhumation, il m’était apparu dans un songe, parce qu'on refusait de manger, on avait tous passé la journée sans rien avaler même pas de l’eau, il nous avait demandé de ne pas nous affliger à cause de son absence en nous faisant comprendre que son bonheur dépendait du notre « je serai heureux, si vous l’êtes, votre affliction peut provoquer la mienne ». Et depuis lors, on fait tout pour être heureux, tout pour continuer notre vie. - Dis-toi que tu as une raison pour ne plus te torturer ainsi, je sais à quel point c’est douloureux et insupportable tout comme je sais aussi que tu peux le dépasser, parce que… que tu le veuilles ou non, tu dois aller de l’avant, fais-le pour lui. - Pourquoi la vie est si injuste ? Il était si jeune… - Ne t’engouffre pas de questions auxquelles tu ne pourras trouver des réponses. La vie, c’est comme ça et aucun de nous ne saurait nous permettre de donner notre avis, encore moins la contrôler. Maintenant, on va manger. - Non, je ne veux pas manger. - Si, tu vas le faire ! Je vais te l’apporter ici. Nick, s’était chargé de donner à manger à Leïssa ; à un moment, Bermann était venu parler à sa fille afin de la réconforter, ensemble il avait vu Leïssa et Nick dans la chambre, sans faire de bruit, il retourna sur ses pas. - Apparement, cet enfant apporte du bien dans cette famille. D’abord ma femme qui est plus détendue et maintenant ma fille qui trouve son réconfort. Ma décision a plutôt son avantage. Disait-il. Depuis, Bermann accordait plus d’attention à Nick, il avait compris que ce n’était pas un pauvre enfant venant de nulle part, voulant profiter de sa famille.
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