Chapitre XXVLa Pichet avait raison, on ne meurt pas de joie. Noémi revint donc à elle ; puis elle put reprendre un peu de calme et écouter enfin le récit de François Pichet. François n’avait pas revu Laurent Tiercelin depuis la veille de Magenta. Comme tout le monde, il avait entendu dire que le jeune soldat avait disparu et qu’il avait été impossible de le retrouver. Par conséquent, il avait partagé pendant plusieurs mois la conviction générale qui était que Laurent était mort. Mais deux ou trois jours avant que François n’obtînt son congé de semestre, on avait vu revenir au régiment un homme que l’on croyait pareillement mort ; c’était un brigadier de chasseurs à cheval, fait prisonnier à Magenta, et qui n’avait point été rendu lors du traité de paix. Cet homme expliquait ainsi son