Chapitre XIXL’été passa, l’automne vint ; puis, les premières gelées et les premiers froids de novembre. Depuis la fin d’octobre, on voyait le matin, courir dans le ciel gris ces caravanes triangulaires d’oiseaux de passage qui annoncent un hiver rigoureux. Les pins de Férolles avaient jauni ; les arbres avaient perdu leurs dernières feuilles, et la nature était morne et désolée. Le moulin de Brin-d’Amour, caché pendant la belle saison dans un véritable nid de verdure et de fleurs, apparaissait maintenant, triste et grisâtre au travers des arbres dépouillés. L’eau du ruisseau était gelée, et le joyeux tictac ne se faisait plus entendre. La joie, la gaieté, le bonheur étaient partis du moulin ; et s’il était triste au dehors, la désolation régnait au dedans. Pourtant mame Suzon avait