C'était encore la veille de la soirée et Dominique ne comptait pas dormir sans avoir posé la question à son père. Dans son pyjama, elle rejoignit son père qui se trouvait devant son ordinateur, l'air concentré. Elle prit une brique de lait et, sans se servir dans un verre, elle buvait en fixant son père.
Thomas : Tu veux me dire quelque chose peut-être, ma chérie ?
Dominique : Hmm, pourquoi tu me demandes ça ?
Thomas : Je ne sais pas moi, parce que tu me fixes ?
Dominique : Je me demandais, papa.
Thomas : Oui ?
Dominique : Oncle Donald ne t'a rien dit ?
Thomas : Dis sur quoi ?
Dominique : Cet après-midi, Clara et moi avons déjeuné avec Ava et elle nous a dit quelque chose de bizarre.
Thomas : Ah oui ? Quoi donc ?
Dominique : Elle nous a dit qu'elle est enceinte.
Thomas : Enceinte ? Ah, les jeunes d'aujourd'hui. J'espère que tu ne suivras pas le même chemin qu'elle, ma chérie. Je pense qu'il doit avoir honte de me l'apprendre. C'est tout à fait normal, ne le dis à personne, nous devons attendre qu'ils nous le disent eux-mêmes.
Dominique : Non, papa, justement, elle n'a pas l'air d'en avoir honte, au contraire. Sa mère est très contente d'après ce que j'ai compris.
Thomas : Ça m'étonnerait beaucoup.
Dominique : Ça c'est parce que tu ne connais pas le père de son enfant.
Thomas se retourna complètement vers sa fille et enleva ses lunettes, le regard figé.
Thomas : Qu'est-ce que tu dis ?
Dominique : Oui, papa, tu as bien entendu, c'est ce qu'elle nous a dit ce matin.
Thomas se leva de sa chaise en portant sa main à sa bouche.
Thomas : Est-ce que c'est vrai au moins ?
Dominique : Je ne sais pas, en fait je ne la crois pas personnellement, mais ce n'est pas impossible. Les hommes sont impossibles à comprendre, lui qui refusait de lui donner une chance depuis toutes ces années. J'ai du mal à m'imaginer.
Thomas : Elle pourrait bien avoir raison, on ne sait jamais.
Dominique : J'aimerais tellement que ce ne soit pas le cas, papa, oh si tu savais.
Thomas : Ne me dis pas que tu es jalouse de ta cousine, Dominique, ça ne se fait pas.
Dominique : Tu veux rire ? Je ne suis pas jalouse d'elle, je ne vois pas pourquoi je le serais.
Thomas : Eh bien, elle sera peut-être la femme d'un homme très puissant d'ici peu de temps, ça pourrait susciter la jalousie de toutes les femmes.
Dominique : J'y crois pas, c'est toi qui me disait de ne pas suivre son exemple il y a une minute et maintenant on dirait presque que tu es en admiration face à son acte ?
Thomas : Il s'agit de H, ça change la donne, ma chérie.
Dominique : Vous êtes tous les mêmes, prêts à tout pour un peu d'argent, hein ? J'hallucine.
Thomas : Non, tu te trompes, je ne suis pas du tout d'accord avec ça, je dis juste que...
Dominique : Qu'elle a de la chance, c'est ça ?
Thomas : Je...
Clara : Que se passe-t-il, papa ? Pourquoi est-ce qu'elle crie comme une folle, celle-là ?
Thomas : Ta sœur vient de me dire quelque chose sur votre cousine Ava.
Clara : Quoi ? Tu n'as pas osé faire ça dis-moi ?! On l'avait promis à Ava.
Dominique : Je n'ai rien promis, moi.
Thomas : Ne vous disputez pas pour ça, vous allez réveiller votre mère.
Dominique : Qu'est-ce que ça peut bien faire ? Ce n'est pas comme si on pouvait le cacher toute une vie. D'ici peu, son ventre sera aussi rond qu'un ballon.
Clara : La ferme, sale traîtresse, tu es juste jalouse de ce qui lui arrive. Depuis le début, tu n'as jamais voulu de cette relation.
Dominique : Tu es vraiment conne, hein ?! Où as-tu vu une relation, dis-moi ? Tu crois vraiment que H va sauter sa meilleure amie qui lui court après depuis une décennie alors qu'il a toujours refusé ses avances ? Tu ne vois pas que tout ceci n'est qu'un énorme mensonge qu'ils essaient de nous faire avaler ?
Clara : Tu mens, ce n'est pas vrai. Ava ne ferait jamais une chose pareille.
Dominique : Tu en es sûre ? Pourtant, tu la connais bien, toi, n'est-ce pas ? Tu sais mieux que moi de quoi elle est capable quand elle veut quelque chose.
Thomas : Là, ta sœur a raison, mais cette fois-ci, ce n'est pas une chose simple, nous parlons là d'un individu. Et si ce que tu dis, Dominique, est vrai, tu n'as pas de soucis à te faire, connaissant H, il ne se laissera pas faire.
Dominique : Allons, papa, tu connais bien tante Laurence, elle fait toutes sortes de manigances et personne n'aimerait être sur son chemin.
Thomas : Tu portes des accusations graves, Dominique, je comprends que ce soit un choc pour toi, d'ailleurs, ça l'est également pour moi, mais tu ne peux pas accuser les gens sans preuves.
Dominique : Papa, tu sais que ce ne sont pas de bonnes personnes, c'est même pour ça que nous n'allons jamais chez eux. Tu sais qu'ils en sont capables.
Thomas : Ça suffit, Dominique, je te signale que tu parles de mon propre frère et de sa femme. Je ne te permets pas. Maintenant, allez dormir, demain nous devons aller à la soirée qu'organise H et je ne veux pas d'excuse pour rester à la maison.
Dominique : Je ne vois pas pourquoi nous devrions y aller, nous ne faisons pas partie de l'entreprise. Nous n'avons rien à faire là-bas.
Clara : Parle pour toi.
Dominique : Quand vas-tu enfin ouvrir les yeux, Clara ? Tu ne vois pas qu'elle se sert de toi ?
Clara : Moi, je pense que tu es jalouse, c'est tout.
Dominique : Jalouse de quoi, franchement ?
Thomas : J'ai dit ça suffit, vous allez finir par réveiller votre mère.
Clara : Moi je retourne me coucher, je voulais prendre un verre d'eau, mais elle m'a coupé l'appétit.
Thomas : Bien j'ai encore du travail moi allez oust
Quand Clara quitta la pièce la première, Thomas interpella sa fille.
Thomas : Dominique !
Dominique : Oui ?
Thomas : Je ne veux plus te voir parler de ça c'est clair ?
Dominique : Tu sais que j'ai raison, tu refuses toi même d'avoir une quelconque relation avec eux
Thomas : Oui mais ça c'est entre les grandes personnes. Je ne vous ai jamais interdit de voir votre cousine
Dominique : Oui oui mais n'empêche je n'ai aucune confiance en eux.
Thomas : Je ne te demande pas d'avoir confiance en eux ma chérie, je te demande d'être prudente.
Dominique : D'accord, je te le promets
Thomas : Merci ma chérie, je t'aime. Je sais que tu est très intelligente alors je te fais confiance pour te contrôler d'accord ?
Dominique : Tu essaies de m'amadouer pour que j'aille à la soirée de demain n'est ce pas ?
Thomas : Hum en quelques sortes
Dominique : Mais pourquoi maintenant ? Nous n'y avons jamais été invité avant.
Thomas : Je sais, c'est pourquoi nous irons cette année par ce que nous avons été invités.
Dominique : Et bien sûr toi tu ne trouve pas ça bizarre ?
Thomas : Bien sûr que j'ai trouvé ça bizarre mais et j'avais même décidé de ne pas y aller mais après t'avoir écouté parler, je pense que ce serait peut être une bonne idée y d'aller tu ne crois pas ?
Dominique : Heu pourquoi au juste ?
Thomas : Réfléchi, c'est pour recueillir des informations. C'est location d'en savoir un peu plus non ?
Dominique : Vu sous cet angle oui, tu as sans doute raison papa.
Thomas : Voilà alors je veux que tu sortes ta plus belle robe par ce que demain, on va aller à la pêche
Dominique : Ouais, j'adore ça... Merci papa de croire en moi
Thomas : De rien ma chérie
Dominique : Bonne nuit, ne tarde pas trop à dormir
Thomas : Ne t'inquiètes pas... bonne nuit
Dominique passa devant la porte de la chambre de sa sœur et voyant qu'elle était entrouverte, elle fit demi tour pour parler avec sa sœur qui faisait semblant de ne pas la voir.
Dominique resta sur le pas de la porte en parlant à voix basse délicatement avec Clara.
Dominique : Clara ?
Clara : Qu'est ce que tu veux encore ?
Dominique : Tu es ma sœur Clara et je n'aime pas te voir dans cet état
Clara : C'est toi qui m'as mise dans cet état je te signale
Dominique : Clara réfléchi, je n'ai aucune raison de te mentir
Clara : Ce n'est pas à moi que tu mens, c'est à toi même
Dominique : Tu es sérieuse ? Tu préfères croire Ava que moi ? Tu sais bien quel genre de personne, elle est
Clara : Oui contrairement à toi, tu savais que tante Laurence et oncle Donald ne sont pas les parents biologiques d'Ava ?
Dominique : Quoi ? Qu'est-ce que tu racontes ?
Clara : Oui, tu as bien entendu.
Dominique : Ne me dis pas que c'est elle qui te l'a dit. Elle te manipule. C'est totalement absurde, ça ne peut pas être vrai
Clara : Bien-sûr, par ce que vous croyez tellement qu'elle a une vie parfaite que vous pensez tous qu'elle fait semblant et qu'elle n'est pas une bonne personne Seulement cette fois-ci, c'est vous qui vous trompez lourdement.
Dominique : Clara, elle te ment , ouvre les yeux
Clara : Non toi ouvre les yeux, tu crois vraiment que je suis aussi bête que ça ? Je sais que je ne suis pas intelligente et c'est ce que vous pensez tous mais je suis contente de ne pas être comme vous autres
Dominique : Clara enfin, tu ne sais pas ce que tu dis, ce n'est pas ce que tu crois
Clara : Tu sais quoi ? Je me fiche de ce que vous pouvez penser de moi ou d'elle. L'essentiel pour moi, c'est d'être là pour elle et de la soutenir par ce que visiblement, je suis la seule qui me soucie vraiment d'elle.
Clara lui claqua la porte au visage la laissant planté là , derrière la porte sans avoir un mot à dire.
Dominique soupira en se disant que sa sœur a tellement était manipulé qu'elle se faisait des films. Elle s'en alla se coucher en repensant aux mots de son père. Cette soirée sera une excellente diversion.