La Jument du désertLa navigation à voile offre des périls nombreux dans la mer Rouge. Les rivages sont inhospitaliers, les sables mobiles, les vents tumultueux et variables. Le pilote ne peut jamais assez compter sur son expérience pour se croire en sûreté dans les mêmes parages qu’il a parcourus la veille sans accident. Quand de nos jours on se rend de Suez à Bombay, à bord d’un bateau à vapeur, et par la favorable permanence des brises du mois de mai, on est tenté, si on longe les côtes, de se croire sur un lac dont les flots n’ont jamais été soulevés par la tempête. Le vent vient-il à fraîchir, et le soleil s’est-il couché derrière une gaze jaunâtre et ensanglantée, couvrant à l’horizon un ciel indigo, le steamer bien avisé prend aussitôt le large, cherche au milieu du golfe les striure
