CHAPITRE XVIIIQuatre mille lieues sous le PacifiqueLe lendemain, 18 novembre, j’étais parfaitement remis de mes fatigues de la veille, et je montai sur la plateforme, au moment où le second du Nautilus prononçait sa phrase quotidienne. Il me vint alors à l’esprit qu’elle se rapportait à l’état de la mer, ou plutôt qu’elle signifiait : « Nous n’avons rien en vue. » Et en effet, l’Océan était désert. Pas une voile à l’horizon. Les hauteurs de l’île Crespo avaient disparu pendant la nuit. La mer, absorbant les couleurs du prisme, à l’exception des rayons bleus, réfléchissait ceux-ci dans toutes les directions et revêtait une admirable teinte d’indigo. Une moire, à larges raies, se dessinait régulièrement sur les flots onduleux. J’admirais ce magnifique aspect de l’Océan, quand le capitaine