15 Manhattan, 1911«Oui… c’est ça, c’est bon… ça vient… oui, c’est bon… ça sort… bravo… ça s’ouvre… la fleur s’entrouvre… et ça veut sortir… hum, ça pousse pour sortir… comme ça, maintenant, oui, oui, oui… vas-y, j’ai soif…» «Sal!» gémit Cetta. Secouée de spasmes, elle se laissa aller sans aucune pudeur, agrippant la chevelure épaisse de Sal avec ses doigts et appuyant la grosse tête de l’homme contre sa propre chair en feu, et elle sentit les humeurs chaudes de son propre corps couler sur les lèvres de Sal, agenouillé entre ses jambes. «Sal…» dit-elle encore, plus faiblement maintenant, relâchant sa prise et arquant paresseusement le dos, dans un dernier tressaillement, comme si tout s’arrêtait – cœur, respiration, pensées. Comme dans une pantomime de mort. Une mort douce à laquelle s’ab