Sipsu ? Il s’était plu à bavarder avec elle près des feux du camp, non pas d’homme à femme, mais comme avec un enfant, et comme l’eût fait tout homme de son caractère, sans aucune autre raison que celle de combattre l’ennui d’une morne existence. Rien de plus ! Mais, en dépit de son origine yankee et de son éducation en Nouvelle-Angleterre, il avait en lui certains instincts chevaleresques d’un sang plus chaud, et il était ainsi fait que les côtés matériels de la vie lui semblaient souvent vides de sens et en contradiction avec ses impulsions les plus intimes. Donc, il restait là, silencieux, baissant la tête, tandis qu’une force organique, plus vigoureuse que lui-même, grande comme sa race, travaillait en lui. Ses trois compagnons le regardaient de temps à autre, d’un air interrogateur