Dès le premier pas, l’affreux plancher craqua. Je calculai que le bord devait avoir plus de soutien, et je me glissai le long de la muraille opposée à ma chambre. Ma prévision se trouva juste. La marge du plancher, moins fatiguée et plus solide, supporta sans crier le poids léger de mon corps. Le lévrier blanc ne bougea pas. Au bout de trois minutes, j’étais dans le jardin, n’ayant plus à craindre que le vaillant boule-dogue, chargé de la garde extérieure. C’était un anglais, un nommé Turek, bas sur jambes, larges flancs, museau à la saxonne. Quelques petits cadeaux m’avaient concilié ses bonnes grâces et ce fut bien fait pour moi. A peine étais-je en effet sur la dernière marche du perron, qu’un grondement sourd s’éleva derrière l’orangerie. Une masse sombre bondit, et je sentis l’haleine