VI Pour la première fois depuis huit jours peut-être, Madeleine semblait revenir tout à fait au sentiment de la vie réelle et à l’instinct du danger. Depuis huit jours, corps privé de son âme, elle avait voyagé machinalement, endormie en un léthargique sommeil de toute son intelligence. La vieille dame, le chien, le moujik, et Pierre le valet de chambre à la livrée du comte Potenieff, tout cela lui avait paru comme autant d’ombres projetées sur le mur désolé de sa vie. Yvan seul était vivant dans son cœur, dans sa pensée, devant ses yeux même, car il lui semblait qu’il était là, auprès d’elle agenouillé et lui disant : – Tu as fait un horrible rêve, ô ma Madeleine adorée ! Je t’aime toujours et n’aimerai jamais que toi. Mais voici que tout à coup Madeleine se sentait arrachée à sa tortu
Download by scanning the QR code to get countless free stories and daily updated books