XLII La lettre que Rocambole avait fait parvenir à Vanda, par l’entremise de Rigolo le croque-mort, était ainsi conçue : « Timoléon, l’agent des persécuteurs d’Antoinette, vient de faire passer à la Chivotte du poison destiné à la jeune fille. Ne la laisse plus ni boire ni manger et agis ! » C’était laconique, comme on le voit, et Rocambole ne prenait ni le temps ni la peine d’expliquer à Vanda comment il avait su par Timoléon lui-même qu’Antoinette était en danger de mort, et que, maître de la fille de ce dernier, il le tenait en respect. Ce silence laissait à Vanda le champ vaste pour les conjectures. Elle se dit en elle-même, tandis que la fille Marton et Antoinette la regardaient avec une sorte de stupeur, qu’elle tenait dans ses mains une vengeance terrible et immédiate. Mais elle