XVIII Vanda posa un doigt sur sa bouche : – Chut ! dit-elle. Puis elle entraîna la belle Marton dans un coin du préau : – Je suis ici depuis hier, dit-elle, et je ne me suis fait arrêter que pour voir Antoinette et favoriser son évasion. La belle Marton secoua la tête : – On ne s’évade pas de Saint-Lazare, dit-elle. – Ordinairement, non ; mais, pour cette fois, ce sera une exception à la règle, dit Vanda avec un calme qui impressionna vivement la belle Marton. – Qui donc êtes-vous ? fit-elle avec un étonnement mêlé d’admiration. – Une femme qui veut sauver Antoinette, répondit Vanda ; et pour cela il faut que je la voie : où est-elle ? – À la pistole. C’est moi qui fais son ménage, dit la belle Marton avec fierté. – Pouvez-vous me conduire auprès d’elle ? – Non, mais elle peut