XXIX Le lendemain du jour où M. Agénor de Morlux s’était présenté chez elle et lui avait promis la protection de son père et celle de son oncle pour faire sortir Milon du bagne, la pauvre fille trottinait d’un pas rapide sur le boulevard des Capucines. Elle venait de donner sa dernière leçon et rentrait chez elle. Il était cinq heures et les boulevards allumaient leur guirlande de gaz, les magasins commençaient à étinceler et les passants étaient nombreux sur l’asphalte, car il faisait un temps sec et froid. Antoinette cheminait comme une fillette dont le cœur commence à babiller tout bas. Elle songeait à Agénor, le beau jeune homme qui allait jouer auprès d’elle le rôle chevaleresque de paladin, et tout en se jurant tout haut qu’elle ne serait jamais sa femme, elle se disait tout bas qu