V M. Agénor de Morlux était un assez joli garçon, et sa physionomie savait prendre un grand air de naïveté et de douceur qui acheva d’abuser la pauvre Antoinette. – Vraiment ! monsieur, dit-elle, vous connaissez ma mère ? – Je sais toute votre histoire, mademoiselle, et j’ai hâte de m’acquitter d’un devoir sacré. – Un devoir !... Et ce mot, qui aiguillonnait la curiosité de la jeune fille, triompha un moment de ses angoisses. – Mademoiselle, dit Agénor, je viens de vous le dire, je m’appelle M. de Morlux ; je suis d’origine bretonne. J’ai été élevé à Paris, en même temps qu’une de mes cousines, Mlle de Beaurevert. Ce nom fut pour Antoinette un nouveau jalon... – Ah ! dit-elle, je me rappelle. Elle doit avoir dix ans de plus que moi. Elle était chez Mme Raynaud. – Oui, mademoiselle