II L’appartement habité par cette jeune fille, dont M. Agénor s’occupait à son insu, était situé au second étage, sur la rue. La maison était d’honnête apparence ; l’appartement le plus cher était de deux mille francs, le meilleur marché de huit cents. C’était un de ces derniers qu’habitait Mlle Antoinette. On ne lui connaissait pas d’autre nom, et la pauvre enfant elle-même n’avait jamais su celui de ses parents. La maîtresse de pension infirme que Mlle Antoinette avait prise à sa charge s’appelait Mme Raynaud. Elle avait connu des jours meilleurs. Femme d’un répétiteur à Charlemagne, elle s’était vouée comme lui à l’enseignement. Longtemps le petit pensionnat qu’elle dirigeait à Auteuil avait prospéré, puis son mari était mort, et, dès lors, la pauvre femme avait vu sa modeste fortune s