XVI La cour martiale était expéditive. C’était dans la nuit du lundi au mardi que le bonnet vert, surnommé l’homme au chien, avait assassiné le garde-chiourme Massolet. À onze heures du matin, le mercredi, le meurtrier parut devant ses juges. Trois hommes savaient au bagne que l’on ferait des efforts inouïs pour sauver le bonnet vert. Ces trois hommes étaient Milon, l’ouvrier libre, Noël, dit Cocorico, et le forçat Cent dix-sept. Le bonnet vert l’ignorait. Il s’attendait à mourir, et ce fut dans cette conviction qu’il parut devant la cour martiale. Il avoua tout sans détours, simplement, en homme qui n’a vécu dix années que soutenu par l’espoir de mourir vengé. La loi martiale ignore les circonstances atténuantes, quand il s’agit d’un forçat ; elle est muette sur le recours en grâce au