XV Les forçats dormaient. Depuis longtemps plaintes et murmures s’étaient éteints, et le silence n’était troublé que par les pas réguliers et cadencés des rondes de nuit. Couchés côté à côte, Cent dix-sept et Milon causaient entre eux, mais si bas que leurs plus près voisins de tollard n’eussent pu les entendre. – Maître, disait Milon, je ne comprends pas votre but. – Habitue-toi à ne pas comprendre et à obéir, répondait Cent dix-sept. Mais, pour cette fois seulement, je veux bien m’expliquer. Écoute. – Voyons ? fit Milon. – J’avais besoin d’une femme pour servir mes plans ; je l’ai trouvée. – Et c’est une femme joliment forte, observa Milon, je parie qu’il n’y en a pas deux comme elle pour changer de visage et de tournure. Seulement, je me demande comment elle a pu arriver ici même