XII Vanda, la sombre héroïne, continua : – Dans chaque ville où il y a une cour impériale, on voit dans une rue solitaire une maison d’aspect étrange devant laquelle les rares passants précipitent leur marche sans oser lever les yeux. Quelquefois le matin, ou bien le soir, au crépuscule, un homme triste et soucieux sort de cette maison. Son regard est oblique, sa démarche mal assurée, les gens qui le rencontrent l’évitent avec un muet effroi. S’il ose traverser une foule, la foule s’écarte. Cet homme, c’est l’exécuteur des hautes œuvres. C’était ainsi du moins autrefois. « Au bagne, il y a un condamné que personne ne fréquente, que ses compagnons de misère évitent, que les argousins regardent avec dégoût. Cet homme fait pour quelques sous ce que fait l’autre pour une grosse somme ; pour