– J’en ai assez, comprenez-vous, Huret ! et mettez-vous bien ça dans la tête : c’est que, si mon frère ne me sert à rien, j’entends ne lui servir à rien non plus... Quand vous m’aurez apporté de sa part une bonne parole, je veux dire un renseignement que nous puissions utiliser, je vous laisserai reprendre vos dithyrambes en sa faveur. Est-ce clair ? C’était trop clair. Jantrou, qui retrouvait son Saccard, sous le théoricien politique, s’était remis à peigner sa barbe du bout de ses doigts. Mais Huret, bousculé dans sa finasserie prudente de paysan normand, paraissait fort ennuyé, car il avait placé sa fortune sur les deux frères, et il aurait bien voulu ne se fâcher ni avec l’un ni avec l’autre. – Vous avez raison, murmura-t-il, mettons une sourdine, d’autant plus qu’il faut voir venir